Italie
L’agenda culturel d’Arts et Vie : les grandes expos à ne pas manquer !
Par Emmanuelle Bons
Fidèle à son engagement culturel, Arts et Vie propose à ses voyageurs une sélection rigoureuse des expositions les plus prestigieuses en France et à l’international. Des grandes rétrospectives aux événements incontournables, chaque visite est pensée pour mettre en lumière les chefs-d’œuvre du patrimoine, les figures majeures de l’histoire de l’art et les courants émergents. Grâce à cette approche exigeante et passionnée, Arts et Vie ouvre les portes des institutions les plus renommées et permet d’explorer la richesse et la diversité de la création artistique à travers le monde.
Au sommaire
- Fra Angelico – palais Strozzi (Florence)
- Robert Doisneau. Instants Donnés – musée Maillol (Paris)
- Cézanne au Jas de Bouffan – musée Granet (Aix-en-Provence)
- Georges de la Tour – musée Jacquemart-André (Paris)
- Berthe Weil, galeriste d’avant-garde – musée de l’Orangerie (Paris)
- Pierre Soulage, peinture sur papier – musée du Luxembourg (Paris)
- Niki de Saint-Phalle, Jean Tingley, Pontus Hulten – musée du Grand Palais (Paris)
- Sargent. Les années parisiennes – musée d’Orsay (Paris)
- Turner et Constable – Tate Britain (Londres)

À lire également : Fra Angelico à Florence : un génie de la Renaissance enfin réhabilité
Fra Angelico — palais Strozzi (Florence)
Le palais Strozzi consacre une rétrospective inédite à Guido di Pietro, dit Beato Angelico, figure emblématique du Quattrocento. Cette exposition explore l’évolution de son art, son influence et ses innovations à travers un dialogue fascinant avec des maîtres tels que Masaccio, Filippo Lippi, Jan van Eyck et Lorenzo Monaco. Elle met également en lumière les liens entre sa peinture et l’œuvre de grands sculpteurs de son époque, dont Lorenzo Ghiberti, Michelozzo et Luca della Robbia.
À retrouver dans notre programme :
La Florence des Médicis et l’exposition Fra Angelico (du 30 septembre au 4 octobre, du 11 au 15 novembre et du 18 au 22 novembre 2025)
Robert Doisneau. Instants Donnés – musée Maillol (Paris)
Cette exposition propose un parcours exceptionnel de plus de 400 photographies du célèbre photographe. Sélectionnés parmi les 450 000 clichés de sa collection, ces travaux mêlent des images iconiques à des séries inédites, révélant la diversité de son talent. Elle explore des thèmes variés comme l’enfance, les artistes, les bistrots, les banlieues, la mode des années Vogue, ou encore la dureté de la vie, témoignant de son regard humaniste et solidaire sur le monde. L’exposition propose une immersion dans l’univers personnel de Doisneau à travers des objets, documents, interactifs et audiovisuels, ainsi que son œuvre publicitaire méconnue. Loin d’une simple nostalgie, ses photos, ancrées dans le présent, oscillent entre réalisme poétique, légèreté et gravité, capturant le quotidien avec une touche de merveilleux.
À retrouver durant notre journée :
Un Paris carte postale (le 3 octobre 2025)


Cézanne au Jas de Bouffan – musée Granet (Aix-en-Provence)
Plus qu’un simple lieu de vie, la bastide du Jas de Bouffan est un véritable laboratoire où Paul Cézanne (1839-1906) expérimente son art pendant près de 40 ans. À travers une sélection exceptionnelle d’une centaine de peintures, dessins et aquarelles, cette rétrospective plonge dans l’univers intime de l’artiste, révélant son lien profond avec cette demeure familiale. Paysages, portraits, scènes de genre et natures mortes révèlent l’importance du cadre de la bastide familiale du Jas de Bouffan pour le père de l’art moderne. Une occasion unique de découvrir des chefs-d’œuvre comme Les Joueurs de cartes ou Maison et ferme du Jas de Bouffan, et d’ancrer le peintre dans contexte aixois…
À retrouver dans notre programme :
Aix-en-Provence célèbre Cézanne (du 10.10.2025 au 14.10.2025)

Georges de la Tour – musée Jacquemart-André (Paris)
À travers une sélection de peintures autographes et d’autres toiles signées par des artistes italiens, français et nordiques, le musée Jacquemart-André invite à pénétrer dans l’univers feutré, bordé d’intimité silencieuse, d’intérieur sombre et d’une aura nébuleuse. Prince des clairs-obscurs, ce maître du ténébrisme lorrain a fait de la nuit son royaume et de la lumière l’âme vibrante de son récit.
À retrouver durant notre journée :
De l’ombre à la lumière : Georges de La Tour et les trésors du Petit Palais (le 30.10.2025)
Berthe Weil, galeriste d'avant-garde – musée de l'Orangerie (Paris)
Cette exposition invite à découvrir la carrière et la personnalité de Berthe Weil, marchande d’art engagée, au travers de sa contribution à l’avènement de certains des moments que l’histoire de l’art a retenus. Une centaine d’œuvres, peintures, sculptures, dessins, estampes et bijoux, évoqueront les expositions qu’elle organisa et le contexte historique dans lequel elles prirent place. Les œuvres de Pablo Picasso, Henri Matisse, Diego Rivera, Amedeo Modigliani côtoieront ainsi, comme à la galerie B. Weill, celles d’Emilie Charmy, de Pierre Girieud, d’Otto Freundlich, formant le portrait d’une femme et de son action.
À retrouver durant notre escapade :
Révolution du marché de l’Art (du 31.10.2025 au 31.10.2025)
Pierre Soulage, peinture sur papier – musée du Luxembourg (Paris)
Cette rétrospective célèbre l’œuvre intime et captivante de Pierre Soulages à travers une exposition dédiée à ses créations sur papier, ces œuvres fragiles et lumineuses qui constituent une pierre angulaire de sa pratique artistique. Encre de Chine, brou de noix, gouache et fusain, se déclinent en une infinité de nuances, dans un jeu subtil de reflets et de matières, passant de tonalités brunes profondes et veloutées aux reflets d’un noir bleuté d’une rare intensité. Loin de se limiter à des dessins préparatoires, ces œuvres sur papier sont de véritables peintures, sublimant le support pour révéler des tensions et des transparences, initiant ainsi les prémices de son Outrenoir. Une invitation à redécouvrir un maître de l’abstraction à travers un médium qui lui était cher et qui, paradoxalement, magnifiait la lumière à travers l’obscurité.
À retrouver au cours de nos deux journées :
La spiritualité dans l’art (les 4 et 18 novembre 2025)
Niki de Saint-Phalle, Jean Tingley, Pontus Hulten – musée du Grand Palais (Paris)
Née des riches collections du Centre Pompidou et de prêts majeurs, cette exposition invite à découvrir ou redécouvrir les œuvres emblématiques de Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely. Couple mythique de l’art contemporain, ils ont partagé une vision radicale et libre de la création, portée par une complicité artistique hors du commun. Le parcours met en lumière leur lien avec Pontus Hulten, premier directeur du Musée national d’art moderne, qui fut un soutien indéfectible à leur audace : expositions, acquisitions, projets hors normes… Une immersion historique et ludique au croisement de l’art, de l’amour et de l’engagement.
À retrouver durant notre notre journée :
Paris, ville de scandales et de passions (le 05.11.2025)
et notre escapade :
Paris au temps des illuminations de Noël (du 24.11.2025 au 28.11.2025)


Sargent. Les années parisiennes – musée d’Orsay (Paris)
Avec plus de 90 œuvres, dont certaines jamais exposées en France, cette exposition retrace le parcours du peintre John Singer Sargent, de 1874 à la fin des années 1880, une période durant laquelle il a évolué dans l’effervescent milieu artistique parisien. Elle dévoile son talent exceptionnel pour le portrait, son habileté technique, et ses voyages en Europe et en Afrique du Nord. Un focus particulier est donné au portrait controversé de Madame X (1884), qui a marqué un tournant dans sa carrière. En partenariat avec le Metropolitan Museum of Art, cette rétrospective explore l’ascension du peintre, ses liens avec la société parisienne et son impact durable sur l’art du portrait.
À retrouver durant notre notre journée :
Paris ville lumière 1874-1884 (le 04.12.2025)

Turner et Constable – Tate Britain (Londres)
À l’occasion du 250e anniversaire de la naissance de Turner et Constable, cette exposition d’envergure mettra en lumière les parcours croisés de ces deux figures majeures de la peinture britannique. Rivaux emblématiques, ils ont chacun révolutionné l’art du paysage, en faisant de ce genre pictural un miroir des profondes mutations de leur époque.
À retrouver dans nos programmes :
Londres dans l’ambiance de Noël (du 02.12.2025 au 05.12.2025)
et Londres à la Saint-Sylvestre (du 29.12.2025 au 01.01.2026)
Fra Angelico à Florence : un génie de la Renaissance enfin réhabilité
Par Emmanuelle Bons
Longtemps éclipsé par les grandes figures de la Renaissance italienne, Fra Angelico mérite aujourd’hui d’être pleinement réhabilité. Peintre d’une intensité rare, il incarne à lui seul la transition subtile entre le souffle mystique du Moyen Âge et l’humanisme naissant de la Renaissance. Loué par Vasari pour son talent « rare et parfait », il nous touche par la spiritualité qui imprègne chacun de ses tableaux, par cette émotion contenue qui affleure dans ses scènes sacrées. En 2025, la ville de Florence rend hommage à cet artiste profondément lié à son histoire, à travers une exposition exceptionnelle réunissant des œuvres venues des plus grands musées du monde. Une invitation précieuse à (re)découvrir la beauté silencieuse et la puissance spirituelle de cet artiste hors du commun.

Fra Angelico, l’humilité d’un génie
Figure emblématique du Quattrocento, Fra Angelico (v. 1395–1455) occupe une place singulière dans l’histoire de la peinture italienne. Moine dominicain et artiste inspiré, il incarne cette rare alliance entre ferveur spirituelle et perfection formelle. Contrairement aux figures flamboyantes de la Renaissance comme Botticelli ou Michel-Ange, il cultive une forme d’humilité qui imprègne sa peinture : des compositions épurées, baignées de lumière, où chaque figure semble suspendue dans une paix silencieuse. À San Marco, ses fresques destinées aux frères du couvent témoignent d’un art non démonstratif mais contemplatif, où la beauté n’est jamais gratuite mais au service de la foi. En cela, Fra Angelico incarne une Renaissance intérieure, plus discrète, mais tout aussi fondatrice.
Florence, un écrin pour son œuvre
C’est à seulement quelques lieues de Florence, dans le bourg de Vicchio, que naît Guido di Pietro, futur Fra Angelico, dont l’œuvre s’enracinera profondément dans la tradition spirituelle et artistique florentine. Bien que formé dans un contexte encore marqué par le gothique tardif, il déploie pleinement son talent à Florence, cœur intellectuel et artistique de la Renaissance naissante. Le tournant décisif de sa carrière coïncide avec l’ascension de Cosme de Médicis, dit l’Ancien, qui comprend très tôt le rôle stratégique du mécénat dans la construction de son autorité politique et culturelle. C’est à lui que l’on doit la commande des premières grandes fresques de Fra Angelico, d’abord au couvent San Domenico de Fiesole, puis surtout au couvent San Marco à Florence. Dans ce dernier, transformé en un haut lieu de spiritualité humaniste, le peintre dominicain réalise certaines de ses compositions les plus saisissantes, d’une douceur silencieuse et d’une puissance mystique inégalée. Cette œuvre, à la fois méditative et novatrice, fait du couvent San Marco une étape essentielle pour qui souhaite comprendre les prémices de la Renaissance florentine.


Exposition Fra Angelico 2025 : Florence célèbre un maître de la Renaissance
En 2025, Florence rend un hommage d’ampleur à celui que la ville peut revendiquer comme l’un de ses plus purs témoins spirituels. À travers une grande exposition organisée au Museo di San Marco – lieu même où Fra Angelico réalisa ses fresques les plus bouleversantes – la cité des Médicis célèbre la puissance silencieuse de cet artiste hors du commun. L’événement réunit des œuvres venues des plus grandes collections internationales, du Prado à la National Gallery, du Vatican à Berlin, permettant de saisir l’évolution de son style et la constance de sa vision. Plus qu’une rétrospective, cette exposition propose une immersion dans une pensée théologique traduite en lumière, en couleur, en regard. Elle révèle combien la peinture de Fra Angelico dépasse la seule esthétique pour devenir un exercice spirituel, un espace d’élévation intérieure. Dans un monde saturé d’images, cette redécouverte de la beauté contemplative agit comme un baume, rappelant que l’art peut encore être silence, prière, présence.


.jpg)
À découvrir lors de l’escapade : La Florence des Médicis et l’exposition Fra Angelico
Le 20 mai prochain s’ouvrira la 18e édition de la Biennale d’architecture de Venise en plein cœur de la Cité des doges. Cet événement d’envergure internationale, résolument tourné vers demain comme l’indique son titre Le laboratoire du futur, s’interrogera non seulement sur l’avenir de l’architecture mais aussi celui de la planète, en se focalisant sur des problématiques à la fois environnementales et sociétales. Ce grand rendez-vous des aficionados de la création sera en effet l’occasion de rassembler le travail de 64 nations, venues présenter leurs innovations et leur point de vue sur le monde.
À lire également : Il faut sauver Venise

La Biennale de Venise, qu’est-ce que c’est ?
Organisée tous les deux ans, la Biennale de Venise rassemble sous forme d’expositions, de spectacles, de projections… toutes les formes d’expression artistique possibles, venues du monde entier. Les représentants de tous les pays participants concourent afin de remporter des prix aussi prestigieux que le Lion d’or de la Mostra pour le cinéma. La Biennale d’architecture se tient tous les 2 ans en alternance avec celle consacrée à l’art contemporain.

Quand est-elle née ?
C’est en 1893 que la municipalité de Venise eut l’idée de créer une exposition biennale d’art afin de célébrer les 25 ans de mariage du roi Humbert Ier et de Marguerite de Savoie. Ce projet ne verra le jour que 2 ans plus tard, sous le nom d’Exposition internationale d’Art de la Cité de Venise. À cette époque, fut construit le premier pavillon (aujourd’hui pavillon central) au cœur des jardins créés dans le quartier de Castello par Napoléon Bonaparte. Des pavillons nationaux destinés à accueillir les œuvres des différents pays participants furent édifiés par la suite à ses côtés dans les jardins d’Arsenal, avant que la Biennale n’investisse toute la ville.
Devenue une entité autonome en 1930, la Biennale d’art a également vite été rejointe par l’Exposition de musique contemporaine (1930), l’Exposition internationale d’art cinématographique (1932), ainsi que la Biennale de théâtre (1934), d’architecture (1980) et de danse (1999). La Cité des doges sert donc de point de convergence de tous les arts dont les pratiquants se retrouvent autour de thématiques propres à chaque époque.

Quoi de neuf en 2023 ?
Pour sa 18e édition, la Biennale d’architecture a choisi de mettre en lumière le continent africain dont les émissaires représenteront près de la moitié des participants. La commissaire Lesley Lokko, romancière et architecte, ghanéenne et écossaise, a souhaité renverser les codes du milieu de l’architecture, essentiellement blanc et dominé par la pensée occidentale, en plaçant l’Afrique au cœur de l’événement. Des problématiques à la fois humaines ou sociétales seront soulevées, avec notamment l’évocation des flux migratoires, mais aussi des questions environnementales. Selon le président de Biennale Roberto Cicutto : « Elle [Lesley Lokko] part de son continent d’origine, l’Afrique, pour en raconter toutes les crises – historiques, économiques, climatiques et politiques – et dire : “Nous avons connu beaucoup des événements qui sont en train de se produire dans le reste du monde. Alors rencontrons-nous pour comprendre où nous nous sommes trompés jusqu’à présent et comment affronter le futur.” »

Découvrir tous les circuits Arts et Vie à Venise
Si la crise climatique, les questions énergétiques et l’urgence de repenser les pratiques touristiques occupent une large part de l’espace sociétal, il reste parfois difficile de saisir les conséquences concrètes et à courts termes de ces problématiques. Arts et Vie vous propose donc un tour du monde des trésors culturels mis en danger par la main de l’homme afin de poser un regard lucide et éclairé sur la planète. Loin de tout pessimisme, cette série d’articles a pour ambition de sensibiliser et d’alerter sur l’importance d’agir ensemble à tous niveaux pour freiner des phénomènes que l’on espère réversibles.
La première étape de notre parcours à la rencontre des sites culturels en danger sera tout simplement Venise. Toute proche de nous, la cité des Doges vient rappeler la fragilité de certains patrimoines et l’ampleur de la tâche à accomplir. Victime de sa beauté, de son prestige mais aussi des troubles climatiques qui déséquilibrent les écosystèmes, la Sérénissime mène aujourd’hui de multiples actions qui, on peut l’espérer, sauveront la ville d’une mort annoncée.
À lire également : notre fiche pays sur l’Italie

“On a fait couler tellement d’encre sur Venise qu’elle se noie” (Sylvain Tesson)
Durant des siècles, la cité des Doges fascina tous ses visiteurs par son faste et sa magnificence. Mais tant de beauté l’a rendue vulnérable. En 1966, le monde découvrit avec effroi que la Sérénissime courait un véritable danger. Cette année-là, une inondation record – le niveau d’eau monta d’1,96 m – provoqua un vent de panique au sein de la population, mais aussi une véritable prise de conscience de la fragilité de la ville. Si Venise a toujours connu des périodes d’acqua alta 8 à 10 fois par an en fonction de l’intensité des marées, de la pression atmosphérique ou de la force du vent, le phénomène s’est fortement accentué en l’espace d’un siècle et l’eau vient maintenant recouvrir quais et places une bonne centaine de fois entre septembre et avril.
Cette montée des eaux inquiétante n’est que la conséquence visible de plusieurs facteurs naturels et humains qui ont pris une ampleur considérable. Tout d’abord, la nature des sols de Venise entraîne un tassement inéluctable de l’ensemble des terrains, de 4 cm par siècle ; à cela s’ajoute l’affaissement dû au pompage, les cinquante dernières années, de la nappe phréatique par les industries environnantes ; et l’augmentation générale du niveau de la mer et des océans de la planète. Le tout cumulé, les experts ont mesuré une élévation des eaux de près de 23 cm depuis 1897 !
Outre les dégâts les plus visibles et les plus dramatiques pour les Vénitiens, obligés d’évacuer régulièrement habitations et commerces, les conséquences de ce phénomène sont très lourdes pour la ville. Le niveau de l’eau dépassant à présent la partie des murs isolée grâce à la pierre d’Istrie, elle vient maintenant s’immiscer dans la brique, beaucoup plus poreuse, où elle dépose des cristaux de sel qui la rongent de l’intérieur. Les fastueux palais et les monumentales églises se trouvent donc menacés par une érosion que le remous causé par les bateaux à moteur amplifie considérablement.
Opération de sauvetage
Si l’inondation historique du 4 novembre 1966 fut un événement déclencheur dans la prise de conscience de l’opinion publique internationale, les réactions concrètes mirent des décennies à se mettre en place. En 1973, le gouvernement italien déclara le problème de Venise “intérêt national prioritaire” et un concours d’idées fut lancé pour tenter de remédier de façon durable à cette noyade attendue.
Il fallut cependant attendre 2003 pour que débute un chantier colossal, visant la construction d’immenses barrages mobiles immergés au niveau des trois embouchures de la lagune vers l’Adriatique. Ce projet, nommé MOSE (MOdulo Sperimentale Elettromeccanico), devrait permettre de “fermer” la lagune pour quelques heures, voire quelques jours, en cas de montée des eaux trop importante. Cependant, ce programme, qui s’est achevé en 2020 et qui coûta des milliards à l’État fut, et est toujours, sujet à de nombreuses controverses. Beaucoup considèrent que ces portes mobiles ne sont qu’une solution très éphémère à un problème qui ne fait que croître avec le temps.
De plus, bloquer le passage des eaux de la lagune vers la mer pendant une période relativement longue posera sans doute des problèmes d’oxygénation de l’eau et d’évacuation des eaux usées, naturellement effectuées par les marées. Il convient d’ajouter en outre que les fleuves venus des Alpes, qui se déversent dans la lagune, risqueraient de faire également monter le niveau si leur évacuation vers l’Adriatique se trouvait obstruée ! À ces considérations techniques s’ajoutent également des questions purement politiques, dans un pays souvent en proie à de violentes polémiques.
L'adieu aux géants des mers

Durant des décennies, il n’était pas rare en flânant place Saint-Marc de se retrouver nez-à-nez avec la façade colossale et immaculée d’un paquebot géant venus effleurer palais et églises. Des bateaux de croisière dépassant parfois plusieurs centaines de mètres de long osaient en effet autrefois traverser le canal de la Giudecca jusqu’au plus près de la célèbre basilique, pour permettre à ses passagers d’admirer les trésors de Venise sans même mettre un pied à terre.
Or les experts ont démontré que le remous des hélices et la pollution de l’air et des eaux générés par ce type d’embarcation faisaient courir un réel danger à cette cité si fragile. À titre d’exemple, en 2017, les 68 plus gros navires de tourisme qui ont traversé la ville ont relâché 27 tonnes d’oxyde de soufre, connus pour acidifier les environnements terrestres et aquatiques. De quoi alerter les autorités, inquiète de la survie de la cité.
Heureusement, depuis le 1er août 2021, les bateaux de plus de 25 000 tonnes n’ont plus le droit de traverser le centre historique de Venise et sont contraints de s’amarrer dans le port industriel de Marghera. Après une lutte qui aura duré près d’une dizaine d’année, un simple décret du président du conseil italien, déclarant le canal de la Giudecca “monument national”, aura suffit à mettre fin à ce chassé-croisé.
À présent seuls les plus petits bateaux, d’environ 200 passagers, pourront continuer à accoster. Une règle très restrictive et courageuse lorsque l’on songe que les croisières génèrent 400 millions d’euros par an de revenus au niveau local. Cependant, la pression que l’Unesco a exercé sur la ville en menaçant de la classer sur la liste du patrimoine en péril n’est sûrement pas étranger à cette mesure. Ce répertoire bien peu flatteur aurait nuit à l’image de la ville et certainement engendré une perte de recettes sur le long terme.
Retrouvez tous les voyages Arts et Vie à Venise
Parmi nos diverses réjouissances liées aux célébrations de fin d’années, il en est une qui prend une place toute particulière, ravissant petits et grands : le repas de Noël (voire, bien souvent, les repas de fêtes). À cette occasion, bien souvent cuisiniers et cuisinières se plient en quatre pour composer un véritable festin aussi riche que savoureux. Chez Arts et Vie, fidèles à notre amour des cultures du monde entier, nous vous proposons d’aller jeter un coup d’œil aux traditions culinaires à l’extérieur de nos frontières afin de puiser de l’inspiration pour vos menus...

La gastronomie italienne, dont on n’osera ici rappeler les mérites, s’invite très fréquemment dans nos assiettes au quotidien, mais peut aussi apporter un soupçon d’originalité et un subtil parfum d’ailleurs à nos traditionnelles dindes aux marrons et buches glacées. Si le panettone a ainsi depuis longtemps traversé la frontière des Alpes (et bien d’autres) pour s’installer à nos tables en période de fêtes, on trouve cependant beaucoup moins facilement en France de panforte, sorte de nougat aux fruits confits et aux épices, originaire de Sienne. Ce « pain fort », au goût très parfumé, est pourtant dégusté au moment de Noël depuis le Moyen Âge en Toscane. Facile à réaliser, cette petite douceur pourra sans mal faire patienter les plus gourmands jusqu’au dessert.
À lire également : notre fiche pays sur l’Italie

Ingrédients :
- 100 gr d’amandes entières (avec la peau)
- 100 gr de noisettes entières (avec la peau)
- 200 gr de fruits confits mélangés
- 100 gr de figues séchées
- 25 gr de gingembre confit
- 100 gr de miel
- 50 gr de farine
- deux cuillères à café de 4 épices (coriandre, cannelle, muscade et clou de girofle)
- un peu de poivre
- une pincée de sel
- du sucre glace à saupoudrer généreusement
Recette :
Dans une poêle, faire torréfier délicatement les noisettes et les amandes, puis hachez-les grossièrement.
Hachez finement les fruits confits, le gingembre et les figues séchées.
Dans une petite casserole, mélangez le miel, la farine, les épices, le poivre et le sel. Faites chauffer jusqu’à obtenir un mélange homogène.
Éteindre le feu, ajouter les noisettes et les amandes, les fruits confits, le gingembre et les figues séchées de manière à bien les enrober.
Déposer du papier cuisson dans un large moule, puis versez-y votre préparation.
Faire cuire au four à 150° C pendant 30 mn.
Sortez le panforte, attendez un peu et démoulez. Laissez refroidir, puis saupoudrez généreusement de sucre glace. Vous pouvez ensuite le déguster ! Dans un emballage bien fermé, le panforte se conserve plusieurs jours sans problème, mais encore faut-il qu’il en reste…
À découvrir lors de nos circuits et séjours en Italie
Classée parmi les plus importantes destinations touristiques au monde, l’Italie regorge de trésors ! Depuis ses vestiges antiques qui apportent un éclairage passionnant sur l’Empire romain, jusqu’à ses splendides églises baroques, en passant par ses chef-d’œuvres de la Renaissance, ce pays séduit tous les passionnés d’art et les amoureux d’architecture. Mais plus qu’un lieu de pèlerinage culturel, ce pays baigné de soleil est aussi celui de la dolce vita, cette douceur de vivre qui commence dans les assiettes toujours savoureuses ! Partir en voyage en Italie est toujours la promesse d’étonnements, d’enrichissements et de rencontres conviviales qui donnent irrépressiblement envie d’y revenir !

Carte d'identité
Capitale : Rome
Superficie : 302 073 km²
Nombre d’habitants : 59 257 566 habitants (en 2021)
Fuseau horaire : UTC+1 (pas de décalage horaire avec la France)
Monnaie : l’euro
Langues : La langue officielle du pays est l’italien même si les dialectes et les langues régionales subsistent.
Météo : En Italie, le soleil fait partie intégrante de la culture ! Le pays bénéficie en effet dans sa majeure partie d’un climat méditerranéen qui lui offre des températures douces en hiver et chaudes en été. Seule la région de la plaine du Pô est qualifiée de subtropicale humide avec davantage de précipitations en été et des hivers très doux. Quant à l’extrême nord, les Alpes lui apportent un climat montagnard avec une importante variation de températures entre l’hiver rude et l’été relativement doux.
Les incontournables de l'Italie
L’Italie, un pays record à l’Unesco
Avec ses 55 sites honorés par la vénérable institution, l’Italie détient avec la Chine le record du monde de sites classés à l’Unesco ! On retrouve dans cette liste prestigieuse, des centres-villes aussi éblouissants que ceux de Rome, Sienne, Florence ou San Gimignano, des vestiges archéologiques majeurs comme Pompéi, Herculanum, Torre Annunziata, la vallée des Temples à Agrigente, mais aussi des sites naturels majeurs comme l’Etna, le mont San Giorgio, les forêts des Carpates… Impossible de citer tous les trésors dont regorge l’Italie ! La liste exhaustive est à retrouver ici !

Le Colisée de Rome
Véritable emblème de Rome, le Colisée constitue sans doute le plus impressionnant monument de la capitale italienne ! Avec ses 188 m de longueur sur 155 de largeur et 50 m de haut, ces arènes trônent en plein cœur de la cité depuis presque 2 000 ans ! Achevé en 80 ap. J.-C., après seulement 8 ans de travaux, il donne un aperçu de la puissance et de la magnificence de l’Empire romain mais aussi de la cruauté qui sévissait à cette époque. Il fut le théâtre des sanglants combats de gladiateurs mais aussi de l’exécution de nombreux chrétiens et de prisonniers dont le souvenir plane toujours sur les lieux. L’édifice fut fragilisé et partiellement détruit par de nombreux tremblements de terre et ses matériaux utilisés pour construire d’autres bâtiments de la ville, le laissant dans un état déplorable durant plusieurs centaines d’années. Ce n’est qu’au début du XIXe siècle, durant l’occupation française, que les premiers travaux de restauration furent entrepris – chantier qui se poursuit encore de nos jours ! – afin de rendre à ce géant sa gloire et la majesté passée.

La basilique Saint-Marc à Venise
Des gondoliers à canotier, des masques exubérants, des pigeons par milliers… voilà sans doute les plus fréquents clichés attachés à la ville de Venise ! Oui mais voilà, la Sérénissime ne pourrait se résumer à ces charmants stéréotypes ! Son plus célèbre monument, la basilique Saint-Marc, offre notamment une belle entrée en matière pour en comprendre les fondements. On apprend ainsi qu’au IXe siècle, peu de temps après sa création, la très jeune cité avait besoin de gagner en prestige afin de se mesurer à ses rivales millénaires. Un doge chargea donc deux marins d’aller dérober les reliques de saint Marc en Égypte où il reposait, car cette très sainte dépouille assurerait le renom de Venise. Une basilique fut ensuite édifiée pour accueillir la dépouille qui conféra à la ville une renommée qui ne s’est jamais démentie. Le bâtiment que nous admirons aujourd’hui fut construit sur un modèle byzantin au Xe siècle avec ses quatre bras de taille identique et ses mosaïques dorées réalisées au fil du temps, entre les XIIIe et XVIe siècle. Nombre de ses ornementations proviennent de pillages opérés lors des conquêtes vénitiennes, comme par exemple les chevaux de bronze, visibles sur sa façade, dérobés à Constantinople. Modifiée et agrémentée au cours des siècles, la basilique demeure le cœur de la cité et en rappelle le passé tourmenté.
À lire également : Il faut sauver Venise

Les trullis d’Alberobello
Avec leurs petits pompons de pierre dressés vers le ciel bleu des Pouilles, les trullis d’Alberobello constituent l’une des plus grandes curiosités architecturales du sud de l’Italie ! Hérité de la Préhistoire, cette technique de construction en pierre sèche en encorbellement se retrouve dans toute la région mais la ville d’Alberobello constitue le plus important regroupement de ces étonnantes petites maisons. Outre leur valeur testimoniale, ces constructions forment de charmants quartiers dans lesquels il fait bon flâner…

La Galerie des Offices à Florence
Grâce à sa place majeure dans l’histoire de l’art européenne, l’Italie possède quelques-unes des plus riches collections de tableaux et de sculptures au monde ! Le musée des Offices notamment fait partie de ces lieux incontournables qu’il faut avoir vu une fois dans sa vie ! Si le palais qui l’abrite fut édifié dès le XVIe siècle par Cosimo Ier de Médicis, son usage en tant que musée date de 1769 et les Médicis ont conclu en 1738 un Pacte de famille qui garantit qu’aucune œuvre d’art ne quittera Florence. On y découvre donc aujourd’hui des trésors inestimables du XIIe au XVIIIe siècle, pour l’essentiel issus des collections de la prestigieuse famille florentine parmi lesquelles on retrouve des noms aussi célèbres que Botticelli, Giotto, Piero della Francesca, Vinci… Un incontournable en particulier pour tous les amoureux de la Renaissance !

La pizza napolitaine
Imitée mais jamais égalée, la pizza napolitaine, inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco depuis 2017, serait née 1889 grâce à un cuisinier local pour la reine Marguerite de Savoie en voyage à Naples. Avec ses ingrédients simples – tomates, mozzarella et basilic –, issus du terroir de la région et symbolisant les couleurs de l’Italie, la recette a fait le tour du monde au fil des vagues d’émigration et ainsi participé à la diffusion de la culture italienne.
À lire également : Le panforte, pour un Noël aux saveurs de Toscane
Les coups de coeur de nos spécialistes
Valérie Dabe, adjointe production pour Escapades et actions culturelles
« J’étais tout d’abord réticente à l’idée de me rendre sur l’île de Capri et préférais rester à Naples, cette ville si vivante que j’aime tant. J’avais des a priori et un peu peur du ”cliché jet set” et du tourisme de masse. Mais comme je suis de nature curieuse, que j’aime Oscar Wilde, le cinéma et l’architecture, impossible de ne pas se rendre sur le lieu des amours de l’écrivain avec Lord Alfred Douglas, ou ne pas avoir en tête les images de la villa Malaparte dans Le Mépris de Godard ou de la villa Vismara conçue par Le Corbusier. Une vraie révélation ! Sitôt passées les quelques rues animées aux boutiques luxueuses du centre de Capri où effectivement se massent en nombre les touristes, on découvre une autre facette de l’île bien plus authentique et calme, aux petites ruelles et aux maisons blanches. Il faut emprunter les sentiers côtiers ou se rendre à Anacapri, et se laisser séduire par les points de vue fabuleux depuis la villa San Michele et les parfums qu’exhalent les jardins. La montée au mont Solaro nous offre d’autres panoramas sur l’île mais aussi sur la baie de Naples. Depuis la mer et ses eaux cristallines, on redécouvre la beauté sauvage et abrupte de l’île. Je confirme, Capri est mythique ! »
Emmanuelle Bons, coordinatrice éditoriale
« Depuis ma plus tendre enfance, l’Italie a toujours fait partie de mes étés. J’ai appris à nager dans la mer Adriatique ; j’ai soupiré, adolescente, devant le balcon de Juliette à Vérone ; je suis tombée amoureuse de la Renaissance à Florence, j’ai savouré mon voyage de noces à Venise… et pourtant mon meilleur souvenir est tout simple. Nous visitions la Toscane par les « petites routes » et nous nous étions arrêtés pour déjeuner dans un petit restaurant perdu au milieu de la campagne. Et là, alors que vous étions attablés sur une petite terrasse ombragée, avec pour décor de douces collines ponctuées de cyprès, un air de violon s’est élevé dans l’air chaud de midi. C’était le fils du patron, très doué pour son âge, qui répétait sa Méditation de Thaïs. Tout semblait parfait ! Le paysage, cette musique, la douceur de l’air, mes tomates mozzarella ! Ce fut un de ces petits instants de grâce qu’offre le hasard des voyages et des rencontres. »
Découvrir tous les voyages Arts et Vie en Italie
Classée parmi les plus importantes destinations touristiques au monde, l’Italie regorge de trésors ! Depuis ses vestiges antiques qui apportent un éclairage passionnant sur l’Empire romain, jusqu’à ses splendides églises baroques, en passant par ses chef-d’œuvres de la Renaissance, ce pays séduit tous les passionnés d’art et les amoureux d’architecture. Mais plus qu’un lieu de pèlerinage culturel, ce pays baigné de soleil est aussi celui de la dolce vita, cette douceur de vivre qui commence dans les assiettes toujours savoureuses ! Partir en voyage en Italie est toujours la promesse d’étonnements, d’enrichissements et de rencontres conviviales qui donnent irrépressiblement envie d’y revenir !

Carte d'identité
Capitale : Rome
Superficie : 302 073 km²
Nombre d’habitants : 59 257 566 habitants (en 2021)
Fuseau horaire : UTC+1 (pas de décalage horaire avec la France)
Monnaie : l’euro
Langues : La langue officielle du pays est l’italien même si les dialectes et les langues régionales subsistent.
Météo : En Italie, le soleil fait partie intégrante de la culture ! Le pays bénéficie en effet dans sa majeure partie d’un climat méditerranéen qui lui offre des températures douces en hiver et chaudes en été. Seule la région de la plaine du Pô est qualifiée de subtropicale humide avec davantage de précipitations en été et des hivers très doux. Quant à l’extrême nord, les Alpes lui apportent un climat montagnard avec une importante variation de températures entre l’hiver rude et l’été relativement doux.
Les incontournables de l'Italie
L’Italie, un pays record à l’Unesco
Avec ses 55 sites honorés par la vénérable institution, l’Italie détient avec la Chine le record du monde de sites classés à l’Unesco ! On retrouve dans cette liste prestigieuse, des centres-villes aussi éblouissants que ceux de Rome, Sienne, Florence ou San Gimignano, des vestiges archéologiques majeurs comme Pompéi, Herculanum, Torre Annunziata, la vallée des Temples à Agrigente, mais aussi des sites naturels majeurs comme l’Etna, le mont San Giorgio, les forêts des Carpates… Impossible de citer tous les trésors dont regorge l’Italie ! La liste exhaustive est à retrouver ici !

Le Colisée de Rome
Véritable emblème de Rome, le Colisée constitue sans doute le plus impressionnant monument de la capitale italienne ! Avec ses 188 m de longueur sur 155 de largeur et 50 m de haut, ces arènes trônent en plein cœur de la cité depuis presque 2 000 ans ! Achevé en 80 ap. J.-C., après seulement 8 ans de travaux, il donne un aperçu de la puissance et de la magnificence de l’Empire romain mais aussi de la cruauté qui sévissait à cette époque. Il fut le théâtre des sanglants combats de gladiateurs mais aussi de l’exécution de nombreux chrétiens et de prisonniers dont le souvenir plane toujours sur les lieux. L’édifice fut fragilisé et partiellement détruit par de nombreux tremblements de terre et ses matériaux utilisés pour construire d’autres bâtiments de la ville, le laissant dans un état déplorable durant plusieurs centaines d’années. Ce n’est qu’au début du XIXe siècle, durant l’occupation française, que les premiers travaux de restauration furent entrepris – chantier qui se poursuit encore de nos jours ! – afin de rendre à ce géant sa gloire et la majesté passée.

La basilique Saint-Marc à Venise
Des gondoliers à canotier, des masques exubérants, des pigeons par milliers… voilà sans doute les plus fréquents clichés attachés à la ville de Venise ! Oui mais voilà, la Sérénissime ne pourrait se résumer à ces charmants stéréotypes ! Son plus célèbre monument, la basilique Saint-Marc, offre notamment une belle entrée en matière pour en comprendre les fondements. On apprend ainsi qu’au IXe siècle, peu de temps après sa création, la très jeune cité avait besoin de gagner en prestige afin de se mesurer à ses rivales millénaires. Un doge chargea donc deux marins d’aller dérober les reliques de saint Marc en Égypte où il reposait, car cette très sainte dépouille assurerait le renom de Venise. Une basilique fut ensuite édifiée pour accueillir la dépouille qui conféra à la ville une renommée qui ne s’est jamais démentie. Le bâtiment que nous admirons aujourd’hui fut construit sur un modèle byzantin au Xe siècle avec ses quatre bras de taille identique et ses mosaïques dorées réalisées au fil du temps, entre les XIIIe et XVIe siècle. Nombre de ses ornementations proviennent de pillages opérés lors des conquêtes vénitiennes, comme par exemple les chevaux de bronze, visibles sur sa façade, dérobés à Constantinople. Modifiée et agrémentée au cours des siècles, la basilique demeure le cœur de la cité et en rappelle le passé tourmenté.
À lire également : Il faut sauver Venise

Les trullis d’Alberobello
Avec leurs petits pompons de pierre dressés vers le ciel bleu des Pouilles, les trullis d’Alberobello constituent l’une des plus grandes curiosités architecturales du sud de l’Italie ! Hérité de la Préhistoire, cette technique de construction en pierre sèche en encorbellement se retrouve dans toute la région mais la ville d’Alberobello constitue le plus important regroupement de ces étonnantes petites maisons. Outre leur valeur testimoniale, ces constructions forment de charmants quartiers dans lesquels il fait bon flâner…

La Galerie des Offices à Florence
Grâce à sa place majeure dans l’histoire de l’art européenne, l’Italie possède quelques-unes des plus riches collections de tableaux et de sculptures au monde ! Le musée des Offices notamment fait partie de ces lieux incontournables qu’il faut avoir vu une fois dans sa vie ! Si le palais qui l’abrite fut édifié dès le XVIe siècle par Cosimo Ier de Médicis, son usage en tant que musée date de 1769 et les Médicis ont conclu en 1738 un Pacte de famille qui garantit qu’aucune œuvre d’art ne quittera Florence. On y découvre donc aujourd’hui des trésors inestimables du XIIe au XVIIIe siècle, pour l’essentiel issus des collections de la prestigieuse famille florentine parmi lesquelles on retrouve des noms aussi célèbres que Botticelli, Giotto, Piero della Francesca, Vinci… Un incontournable en particulier pour tous les amoureux de la Renaissance !

La pizza napolitaine
Imitée mais jamais égalée, la pizza napolitaine, inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco depuis 2017, serait née 1889 grâce à un cuisinier local pour la reine Marguerite de Savoie en voyage à Naples. Avec ses ingrédients simples – tomates, mozzarella et basilic –, issus du terroir de la région et symbolisant les couleurs de l’Italie, la recette a fait le tour du monde au fil des vagues d’émigration et ainsi participé à la diffusion de la culture italienne.
À lire également : Le panforte, pour un Noël aux saveurs de Toscane
Les coups de coeur de nos spécialistes
Valérie Dabe, adjointe production pour Escapades et actions culturelles
« J’étais tout d’abord réticente à l’idée de me rendre sur l’île de Capri et préférais rester à Naples, cette ville si vivante que j’aime tant. J’avais des a priori et un peu peur du ”cliché jet set” et du tourisme de masse. Mais comme je suis de nature curieuse, que j’aime Oscar Wilde, le cinéma et l’architecture, impossible de ne pas se rendre sur le lieu des amours de l’écrivain avec Lord Alfred Douglas, ou ne pas avoir en tête les images de la villa Malaparte dans Le Mépris de Godard ou de la villa Vismara conçue par Le Corbusier. Une vraie révélation ! Sitôt passées les quelques rues animées aux boutiques luxueuses du centre de Capri où effectivement se massent en nombre les touristes, on découvre une autre facette de l’île bien plus authentique et calme, aux petites ruelles et aux maisons blanches. Il faut emprunter les sentiers côtiers ou se rendre à Anacapri, et se laisser séduire par les points de vue fabuleux depuis la villa San Michele et les parfums qu’exhalent les jardins. La montée au mont Solaro nous offre d’autres panoramas sur l’île mais aussi sur la baie de Naples. Depuis la mer et ses eaux cristallines, on redécouvre la beauté sauvage et abrupte de l’île. Je confirme, Capri est mythique ! »
Emmanuelle Bons, coordinatrice éditoriale
« Depuis ma plus tendre enfance, l’Italie a toujours fait partie de mes étés. J’ai appris à nager dans la mer Adriatique ; j’ai soupiré, adolescente, devant le balcon de Juliette à Vérone ; je suis tombée amoureuse de la Renaissance à Florence, j’ai savouré mon voyage de noces à Venise… et pourtant mon meilleur souvenir est tout simple. Nous visitions la Toscane par les « petites routes » et nous nous étions arrêtés pour déjeuner dans un petit restaurant perdu au milieu de la campagne. Et là, alors que vous étions attablés sur une petite terrasse ombragée, avec pour décor de douces collines ponctuées de cyprès, un air de violon s’est élevé dans l’air chaud de midi. C’était le fils du patron, très doué pour son âge, qui répétait sa Méditation de Thaïs. Tout semblait parfait ! Le paysage, cette musique, la douceur de l’air, mes tomates mozzarella ! Ce fut un de ces petits instants de grâce qu’offre le hasard des voyages et des rencontres. »
Découvrir tous les voyages Arts et Vie en Italie