La vieille Europe est toujours jeune et continue d’attirer des visiteurs venus du monde entier puiser aux sources d’une culture universelle. L’Europe est riche et diverse : redécouvrez-la avec Arts et Vie !
Europe
Par Flavie Thouvenin
400 ans d’art au féminin : « Now you see us. Femmes artistes en Grande-Bretagne 1520-1920 »
Le 16 mai prochain s’ouvrira à la Tate Britain, au cœur de Londres, une exposition exceptionnelle qui fera la part belle aux femmes artistes en Grande-Bretagne du XVIe au XXe siècle. Intitulée « Now you see us » (littéralement « Maintenant vous nous voyez »), elle se propose de retracer le parcours de ces pionnières qui, à l’encontre des préjugés et des attentes sociétales de leur temps, ont choisi d’embrasser une carrière artistique. Plus de 150 œuvres d’une centaine d’artistes plongeront le visiteur dans un voyage captivant à travers plus de quatre siècles de création artistique féminine.

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Le talent au féminin
Suivant un parcours à la fois chronologique et thématique, l’exposition permettra aux visiteurs de suivre l’évolution de l’art féminin à travers les siècles, depuis la cour des Tudor jusqu’à l’époque moderne, en passant par la période victorienne. Elle se proposera d’explorer divers thèmes, tels que la représentation de soi et le rôle des femmes dans la société, tout en examinant l’évolution des styles artistiques au fil des siècles. Elle analysera ainsi l’impact de ces artistes sur leur époque, mettant en lumière leur lutte pour l’accès des femmes à la formation artistique, ainsi que leur quête d’adhésion aux institutions les plus prestigieuses de Grande-Bretagne, telles que l’Académie royale des beaux-arts, ouvrant la voie à des générations de femmes artistes.
Une diversité de voix
Parmi les artistes présentées, de grands noms côtoient des talents méconnus offrant une perspective riche et diversifiée sur la contribution des femmes à l’art britannique. On y découvrira une variété d’œuvres, comprenant peintures, sculptures, gravures, dessins, photographies et autres formes artistiques, témoignant de l’éventail complet des capacités créatives de ces artistes. Des talents qui sont se sont illustrés dans des domaines aussi divers que la peinture de paysage, l’aquarelle, le pastel, les scènes de la vie domestique – des genres considérés comme plutôt « féminins », où les femmes étaient plus facilement tolérées – ou, au contraire, le nu, la représentation de scènes historiques et de batailles, des champs très largement dominés par les hommes et qui leur étaient auparavant strictement réservé.



Les icônes et les oubliées
Des œuvres emblématiques figureront bien sûr parmi les temps forts de l’exposition, avec des figures de proue telles que Artemisia Gentileschi (dont les tableaux ont captivé la cour de Charles I), Mary Beale (l’une des plus importantes portraitistes du XVIIe siècle anglais), Angelica Kauffman (l’une des deux seules femmes parmi les membres fondateurs de l’illustre Royal Academy of Arts fondée en 1768), ou encore Elizabeth Butler (peintre du XIXe spécialisée dans la peinture d’histoire) et Laura Knight (l’une des principales figures de la peinture britannique de la première moitié du XXe siècle).
D’autres, célèbres en leur temps mais tombées dans l’oubli : on pense notamment aux miniatures de Levina Teerlinc, peintre à la cour d’Henri VIII, rassemblées et exposées ensemble pour la première fois depuis 40 ans ; à Margaret Carpenter, peintre du XVIIIe siècle décorée de la Royal Society of Arts ; ou encore Ethel Walker, peintre écossaise proche des impressionnistes. Entre œuvres classiques et méconnues, la Tate Britain entend ainsi offrir un aperçu essentiel de l’histoire de l’art britannique sous le prisme unique des femmes artistes qui l’ont marqué.

À découvrir lors de l’escapade Arts et Vie : « Londres des arts »
Pour les amateurs d’art ou pour les curieux, la nouvelle programmation Escapades d’Arts et Vie propose la visite de cette exposition inédite au cours du programme « Londres des arts ». Une occasion unique de découvrir un pan souvent négligé de l’histoire de l’art britannique.
Bertrand Chamayou : un virtuose du piano
Par Emmanuelle Bons

Il a aujourd’hui sa place sur les plus prestigieuses scènes du monde, de Paris à New York en passant par Londres, Berlin, Amsterdam, Madrid, Tokyo… Son nom suffit à attirer un public à la fois exigeant et sensible, en quête de virtuosité et d’émotion. Bertrand Chamayou, soliste aujourd’hui incontournable, a gagné une renommée internationale à seulement 42 ans grâce à sa technique prodigieuse, à la perspicacité de ses interprétations mais aussi grâce à une sonorité singulière qui imprègne son répertoire musical extrêmement varié.
Un parcours musical exemplaire
Originaire de Toulouse, Bertrand Chamayou a montré un intérêt précoce pour la musique, en commençant à étudier le piano très jeune au conservatoire de sa ville. Il a rapidement attiré l’attention de Jean-François Heisser, qui deviendra son professeur au Conservatoire National Supérieur de Paris où il entre à l’âge de 15 ans. Sa carrière débuta alors très vite avec ses premiers concerts et ses prix lors de concours prestigieux : deuxième prix au Concours international Krainev en Ukraine, quatrième prix au Concours international Marguerite-Long-Jacques-Thibaud, premier prix de piano au Conservatoire… Il se perfectionna également en parallèle auprès de la prestigieuse pianiste italienne Maria Curcio à Londres. Un bel avenir se dessinait devant lui !
Sa carrière a pris véritablement son envol après qu’il a remporté le Concours Clara Haskil en 2003, une compétition de renommée mondiale qui a propulsé de nombreux artistes talentueux vers une reconnaissance internationale. Depuis lors, Bertrand Chamayou a régulièrement collaboré avec des orchestres de premier plan et des chefs d’orchestre éminents.

Un répertoire éclectique
La polyvalence de Bertrand Chamayou se révèle dans son répertoire éclectique, qui s’étend de la musique classique au répertoire contemporain. Il a interprété des œuvres de compositeurs tels que Ravel, Debussy, Liszt, mais aussi Henri Dutilleux, Guillaume Connesson, Philippe Hersant, Thomas Adès ou Bruno Montavani. Sa compréhension profonde de la musique, associée à une technique impeccable, lui permet d’exprimer une large gamme d’émotions à travers ses interprétations.
De la scène aux studios d’enregistrement
Chamayou s’est également distingué par le succès de ses enregistrements, recevant des éloges pour sa série d’albums consacrés à des compositeurs spécifiques. Son interprétation magistrale des œuvres de Ravel, en particulier, a été saluée pour sa sensibilité et sa subtilité. Ses disques capturent l’essence de chaque composition avec une précision remarquable, ce qui renforce sa réputation en tant qu’artiste exceptionnel.
Reconnaissances et prix
Au fil de sa carrière, Bertrand Chamayou a accumulé de nombreuses récompenses et distinctions. En plus du Concours Clara Haskil, il a remporté le prestigieux Gramophone Award pour son enregistrement des œuvres de César Franck. Il fut nommé en 2006 “Révélation soliste instrumental” aux Victoires de la Musique classique et il est le seul artiste français à avoir remporté les Victoires de la Musique à cinq reprises, dans toutes les catégories. Ces honneurs témoignent de sa place éminente dans le monde de la musique classique.
Retrouvez Bertrand Chamayou avec Arts et Vie

Arts et Vie vous propose une occasion unique de (re)découvrir le talent de Bertrand Chamayou au cours d’un exceptionnel voyage musical à Londres, organisé en partenariat avec la chaîne musicale Mezzo. Vous aurez la chance d’y assister à deux concerts événement, durant lesquels l’illustre pianiste interprétera les œuvres de compositeurs aussi divers que Mendelssohn, Ravel mais aussi Benjamin Britten ou Unsuk Chin. Cette escapade entièrement dédiée aux mélomanes sera également enrichie par deux conférences données par Pauline Lambert, éminente spécialiste et journaliste chez Mezzo, mais aussi par l’accès à une répétition du concert au Barbican Center et une visite du Royal Albert Hall. Un voyage unique et inédit à ne manquer sous aucun prétexte !
Par Emmanuelle Bons
En hommage à Léonard Gianadda, décédé ce dimanche 3 décembre, nous avons souhaité refaire paraitre cet article, originellement publié dans le Plus d’Arts et Vie de janvier 2022, à propos de la fondation qu’il a créée et dirigée pendant de longues années.
Voilà bientôt 45 ans que la fondation Gianadda fait briller la culture sur la petite ville suisse de Martigny, au pied des plus hauts sommets des Alpes. Cette institution privée est l’œuvre d’un homme, Léonard Gianadda, journaliste, ingénieur, promoteur immobilier et mécène, qui trouva dans ce projet un moyen de perpétuer le souvenir de son frère disparu. Véritable lieu de rendez-vous des arts plastiques, de la musique et de l’histoire, cette fondation, située à deux pas de notre résidence de Samöens, est devenue au fil des années un incontournable dans le paysage culturel européen.

La genèse d’une aventure
L’histoire de la fondation débute par un hasard de la vie. En 1976, Léonard Gianadda, alors au sommet de sa carrière, se lance dans un ambitieux projet de construction près de Martigny. Néanmoins, avant d’accorder le permis de construire pour cet immeuble de 16 étages, le département de l’instruction publique du canton du Valais exige que des fouilles préventives soient réalisées sur le terrain situé près de l’amphithéâtre du Vivier et du forum antique retrouvés au début du XXe siècle. Très vite les équipes archéologiques mettent au jour un temple gallo-romain dédié à Mercure !
Cependant, malgré cette découverte de taille, les travaux ne sont pas remis en cause par les autorités et la construction pourrait démarrer si Léonard Gianadda n’avait pas décidé en son âme et conscience d’abandonner les plans de son immeuble vertigineux pour protéger et mettre en valeur cet héritage du passé. « Ce n’était pas le Parthénon », dira-t-il « mais je pensais que c’était tout de même un vestige archéologique intéressant qu’il ne fallait pas détruire ».
Cet événement survient au moment même où l’homme d’affaires perd tragiquement son frère Pierre dans un accident d’avion à Bari en Italie, alors qu’il tente de porter secours à l’un des passagers. Accablé de chagrin, Léonard choisit alors de dédier ce projet culturel à son frère disparu afin d’honorer sa mémoire. Et son ambition est de taille : préserver et mettre en valeur le site archéologique mais aussi célébrer les arts qui le passionnent depuis son adolescence. Il dessine alors les plans de l’édifice, et c’est ainsi que le 19 novembre 1978, le jour de l’anniversaire de son frère qui aurait eu 40 ans, la fondation Pierre Gianadda ouvre ses portes.
Un ambitieux projet
Afin de remplir son premier objectif de mise en valeur du temple gallo-romain de Martigny, Léonard Gianadda conçoit un édifice en béton dont le cœur sera construit autour des vestiges. Cette vaste salle circulaire abritera les ruines en son centre, mais aussi des expositions et des concerts. Car en effet, cette fondation a été pensée comme un lieu de rencontre entre les arts et entre les époques : les chefs-d’œuvre de l’Antiquité y jouxteront des toiles des XIXe et XXe siècles ; les arts picturaux dialogueront avec la musique… Concrètement, la galerie supérieure sera consacrée aux objets issus des fouilles archéologiques de la région, celle inférieure accueillera les expositions temporaires, tandis que les escaliers monumentaux qui conduisent vers le centre serviront aux représentations musicales. Un syncrétisme artistique totalement novateur !

Mais le projet culturel ne s’arrête pas là. Dans les espaces souterrains initialement construits pour servir de parking à l’immeuble, un musée de l’Automobile est créé, dont la direction est confiée à un proche de Léonard Gianadda, Fortunato Visentini. Cet homme passionné de mécanique prendra soin de redonner vie à ces engins (aujourd’hui tous en état de marche) dont les plus anciens datent de 1897. La collection s’est enrichie au fil du temps pour compter aujourd’hui une quarantaine de voitures de marques aussi prestigieuses que Rolls-Royce, Bugatti, Mercedes-Benz ou Alfa Romeo, toutes construites avant 1939.
Visitez virtuellement le musée de l’Automobile de Martigny
Enfin, pour compléter cet ensemble muséal atypique, la fondation s’est parée depuis le début des années 1990 d’un jardin de sculptures qui compte quarante-sept œuvres exceptionnelles d’artistes aussi célèbres que Rodin, Botero, Dubuffet, Miró, Calder, César… Agrandi et enrichi, cet espace muséal en pleine nature compte aujourd’hui parmi les plus prestigieux au monde !
Une réputation internationale
Lorsque débute la formidable histoire de cette institution, Léonard Gianadda n’est alors qu’un riche passionné de peinture, de sculpture et de musique, sans crédibilité dans le monde de l’art. Certains l’accusent de mégalomanie et la première exposition “Cinq siècles de peinture” est un flop, décrié par la critique. Néanmoins, l’opiniâtreté de son fondateur a permis à ce lieu de trouver petit à petit sa place sur la scène internationale malgré son isolement géographique. Après s’être vu refusé maints prêts d’œuvres d’art, Léonard Gianadda, qui n’hésite pas à débourser d’importantes sommes d’argent pour réaliser ses projets et qui a su s’entourer de spécialistes, parvient à prouver la sincérité de sa démarche. Il devient l’incarnation et la locomotive de ce projet qui a accueilli plus de 10 millions visiteurs depuis sa création.
Musique maestro
Passionné de musique classique, Léonard Gianadda a toujours voulu conjuguer les arts au sein de sa fondation. C’est ainsi qu’une importante programmation s’est mise en place au fil du temps pour atteindre aujourd’hui une dimension internationale de premier plan. Des artistes aussi prestigieux que Yehudi Menuhin, Isaac Stern, Daniel Barenboim ou plus récemment Cecilia Bartoli ou Renaud Capuçon ont eu la chance de se produire dans ce lieu atypique à l’excellente acoustique, entourés de chefs-d’œuvre de la peinture.
Une brève découverte de la fondation Gianadda en compagnie de son fondateur

Léonard Gianadda, humaniste et mécène
Humilité. Voilà sans doute le premier qualificatif que l’on associe à Léonard Gianadda. Ce petit-fils d’émigrés italiens, venus à pied s’installer en Suisse, a connu un parcours que l’on pourrait qualifier de “success story”. Brillant élève, il suit des études d’ingénieur à l’École polytechnique fédérale de Lausanne mais se lance en parallèle dans une carrière de photoreporter qui le conduira très jeune à voyager à travers le monde. Il découvre l’Europe mais aussi les États-Unis, le Maghreb, et se passionne pour toutes les cultures et l’art. Néanmoins, c’est dans sa ville natale de Martigny qu’il fonde un cabinet d’ingénieur avec l’un de ses amis en 1960.
Alors que ses affaires sont prospères, les décès successifs et brutaux de son père, de sa mère et de son frère marqueront un tournant dans sa vie. Amasser de l’argent n’a plus de sens pour cet esthète, passionné par le monde des arts. Partager sa passion, la soutenir financièrement, la diffuser au plus grand nombre deviendra alors son œuvre de chaque jour. Outre son activité au sein de sa fondation, Léonard Gianadda a financé des vitraux de Hans Erni offerts à l’église protestante, l’installation de sculptures dans le paysage public… Très engagé également sur le plan social, il créé en 2009 la fondation Annette & Léonard Gianadda et apporte son aide à des familles de migrants en mettant des appartements à la disposition de familles syriennes. Décoré par la légion d’honneur, il est aussi membre correspondant associé étranger de l’Académie des beaux-arts de l’Institut de France.
À découvrir à l’occasion d’un séjour dans notre résidence de Samoëns
Un voyage culturel en Europe avec Arts et Vie vous mènera ainsi en son berceau, la Grèce. D’Athènes à Épidaure, de Cnossos à Cythère, et de Corfou aux Cyclades, vous retrouverez partout, aux frontons des temples comme dans les formes simples des maisons blanchies à la chaux, ce sens de la mesure harmonique qui fit de la Grèce antique un modèle esthétique pour des siècles. À Athènes, vous comprendrez le sens de l’eurythmie à la vue de l’Érechthéion ou du Parthénon et suivrez au musée de l’Acropole les grandes étapes de l’art grec, de la civilisation mycénienne à l’art hellénistique.
Faire un voyage culturel en Italie, c’est aller à la rencontre de l’ancien Empire romain qui régna sur le monde antique et de la Mère-Patrie des arts qui engendra la Renaissance. De Rome à Florence, de Venise à Sienne, une constellation unique d’artistes de génie produisirent des œuvres au rayonnement universel, des Primitifs du Quattrocento aux grands maîtres de la Renaissance, Léonard, Raphaël, Michel-Ange. L’Italie, c’est aussi Venise, cette ville surgie des eaux où se mêlèrent Byzance, l’Orient et le Gothique dans le palais de la Ca’d’Oro ou à la Basilique Saint-Marc. Tandis que l’on doit aux peintres vénitiens comme Giorgione ou Titien un modelé plus sensuel des chairs et une perspective atmosphérique obtenue par la couleur et par la lumière. Un voyage en Italie ne saurait oublier la baie de Naples, le Vésuve, Sorrente et la côte almafitaine, grand jardin suspendu sur la mer tyrrhénienne.
En France, Paris reste toujours Paris, avec ses hôtels particuliers du Marais des XVIIe et XVIIIe siècles au bel ordonnancement régulier, ses grands boulevards haussmanniens, ses musées aux collections exceptionnelles comme Le Louvre ou le musée d’Orsay, sa place de la Concorde et ses Champs-Élysées, ses quartiers de Montmartre ou de Montparnasse marqués par les Impressionnistes, les Fauves ou les Cubistes. La richesse culturelle de la France est aussi dans ses régions : vous irez à la découverte de la romanité en Provence, de la culture cathare autour de Carcassonne, de l’Alsace des marchés de Noël, mais aussi des grands festivals d’été comme ceux de Marciac ou de la Roque-d’Anthéron.
Ceux qui aiment le Sud profond feront un voyage culturel en Espagne ou au Portugal. L’Espagne est diverse, car elle fut ouverte aux nombreuses influences extérieures : celles de la civilisation romaine et de la civilisation arabe, celle de l’Italie, de l’Europe du Nord et de la France du Sud-Ouest. Puis c’est l’Espagne qui rayonnera sur l’Europe, avec le Siècle d’or, ses artistes majeurs, ses monarques absolus et les conquêtes de son immense empire colonial De la Catalogne à l’Aragon, de l’Estrémadure à l’Andalousie, un voyage culturel avec Arts et Vie vous fera voir cette Espagne aux multiples visages, qui s’enrichit de l’apport de la culture cistercienne comme de celui des princes omeyades en Andalousie. C’est à Madrid que l’Espagne du Siècle d’or connut un rayonnement sans pareil jusqu’au XVIIe siècle. Le musée du Prado en témoigne par la richesse exceptionnelle des œuvres venues du foyer andalou, celles de Ribera, de Zurbaran ou de Vélasquez.
Un autre génie de la peinture espagnole, Le Greco, a marqué l’art européen par la puissance de ses représentations. Vous le retrouverez à Tolède, au musée qui porte son nom, et dans l’église San Tomé. Le Greco a beaucoup influencé Picasso dont vous pourrez voir les œuvres à Barcelone. À Barcelone les architectures foisonnantes et organiques du mouvement moderniste imposeront leur forte présence, de Lluis Domenéch Montaner à Antoni Gaudí. Au Portugal, vous retrouverez les vestiges glorieux qui firent de ce petit pays l’une des principales puissances maritimes d’Europe et lui virent jouer un rôle majeur dans les Grandes Découvertes, grâce à des rois comme Henri le Navigateur ou Manuel Ier et des navigateurs comme Bartolomeu Dias et Vasco de Gama. Ainsi s’étendirent ses frontières bien au-delà des mers, jusqu’au Congo, au Cap-Vert et au Brésil. Si vous préférez le Nord, ses paysages et ses mythologies, Arts et Vie vous emmènera en Autriche, découvrir le rococo des églises et des palais ou admirer l’art de la Sécession viennoise, ses architectures nouvelles et ses peintres flamboyants comme Klimt ou Franz von Stuck.
En Allemagne, vous irez sur les traces nombreuses et glorieuses qui firent l’Empire carolingien, le Saint-Empire romain germanique, puis la monarchie des Habsbourg. En remontant le cours des fleuves comme le Rhin, l’Elbe, la Moldau ou le Danube, vous découvrirez les villes médiévales qui fascinèrent les romantiques. Ou visiterez Salzbourg qui vit naître Mozart et dont le centre à l’architecture baroque et italianisante, se caractérise par une profusion de flèches et de dômes eux-mêmes dominés par la silhouette monumentale et austère de la forteresse de Hohensalzburg.
Toujours plus au nord, vous pourrez choisir la ligne claire des pays scandinaves, dont les grands architectes et designers créèrent un nouvel art de vivre qui est toujours le nôtre. Plus à l’est, enfin, c’est la grande Russie. À Moscou, vous admirerez la Place Rouge et la forteresse du Kremlin entourée de ses nombreux palais et cathédrales sommés de bulbes d’or et de coupoles colorées. À Saint-Pétersbourg, vous découvrirez une « Venise du Nord » aux quatre-cents ponts et aux nombreux canaux, surgie des marécages en 1703 par la volonté visionnaire du seul Pierre Le Grand. À moins qu’une croisière au fil de la Néva ou de la Volga ne vous mène jusqu’en Carélie ou à la découverte des villes orientales comme Kazan la tatare ou Samara la turco-mongol.