Europe

La vieille Europe est toujours jeune et continue d’attirer des visiteurs venus du monde entier puiser aux sources d’une culture universelle. L’Europe est riche et diverse : redécouvrez-la avec Arts et Vie !

525 voyage(s) trouvé(s)
France
Escapade en France : Pays de Savoie dans l’ambiance de Noël

Quand les fêtes de fin d’année enveloppent Annecy et ses environs de leur éclat féerique, la région revêt un charme tout particulier. Entre flâneries sous les illuminations, marchés de Noël, villages médiévaux scintillants et lacs miroitants, ce programme vous invite à vivre l’hiver autrement. Une escapade charmante entre patrimoine, traditions savoyardes et atmosphère de saison, idéale pour finir l’année en beauté !

Durée 5 jours / 4 nuits
Prochain départ 9 décembre 2025
Thématique Escapades thématiques
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France
Escapade en France : Rennes à la Saint-Sylvestre

Célébrez l’arrivée de la nouvelle année au cœur de la Bretagne avec un voyage alliant histoire, art et tradition. De Rennes à Fougères et Bécherel, partez à la rencontre de ses sites emblématiques et découvrez un patrimoine d’exception, tout en profitant d’une ambiance festive. Un voyage parfait pour démarrer 2025 sous le signe de la culture dans le cadre d’une région chaleureuse qui vous réserve bien des surprises.

Durée 4 jours / 3 nuits
Prochain départ 29 décembre 2025
Thématique Escapades thématiques
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France
Escapade en France : Paris au temps des illuminations de Noël

Et si l’hiver offrait le plus beau des écrins à Paris ? Pendant cinq jours, laissez-vous porter par la magie de la Ville Lumière, sublimée par les illuminations de fin d’année. Au programme : grands musées, expositions majeures, théâtre, balades inspirées et instants gourmands. Une parenthèse culturelle et festive, pour redécouvrir Paris sous un jour à la fois intime et éclatant.

Durée 5 jours / 4 nuits
Prochain départ 24 novembre 2025
Thématique Escapades thématiques
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France
Escapade en France : Sous les lumières de la Saint-Nicolas en Lorraine

Quand décembre enveloppe la Lorraine de son manteau d’hiver, Nancy s’illumine d’une magie singulière, celle d’un Noël où la légende de Saint-Nicolas prend vie. La place Stanislas, les marchés et les contes lorrains mêlent l’esprit des Lumières du XVIIIe siècle à la douceur des fêtes. À Lunéville, le « Versailles lorrain » s’illumine, tandis qu’à Saint-Nicolas-de-Port, la basilique gothique rappelle les origines du saint patron et à Metz, la cathédrale Saint-Étienne scintille sous les vitraux divins. Le grand défilé de la Saint-Nicolas, avec ses chars et ses fanfares, achèvera cette escapade enchantée, entre art, architecture et festivités.

Durée 4 jours / 3 nuits
Prochain départ 4 décembre 2025
Thématique Escapades thématiques
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Italie, sauf Sicile
Escapade en Italie : Échappée artistique à Venise : Biennale et fondations

Loin d’être restée figée dans l’époque de la République de Venise, la Sérénissime a su adapter son paysage urbain aux enjeux modernes et contemporains. Grâce à la réhabilitation de ses palais et édifices historiques par de grands noms de la scène architecturale mondiale, mais aussi par l’ouverture de lieux dédiés à la création d’avant-garde, la ville s’est résolument tournée vers le XXIe siècle. À l’occasion de la Biennale de Venise qui rassemble tous les deux ans les meilleurs architectes des cinq continents, nous vous proposons des parcours exclusifs en compagnie d’un spécialiste à la rencontre de l’architecture et des formes urbaines de la cité des Doges.

Durée 5 jours / 4 nuits
Prochain départ 16 novembre 2025
Thématique Escapades thématiques
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France
Séjour en France : Aix-en-Provence célèbre Cézanne

Bienvenue à Aix-en-Provence, berceau de lumière et de création, où le souffle de Paul Cézanne, père de l’art moderne, habite encore chaque pierre, chaque paysage. En 2025, la réouverture tant attendue de lieux emblématiques – la bastide du Jas de Bouffan, les carrières de Bibémus – redonne vie aux paysages intimes qui ont nourri son regard et son œuvre. C’est dans ce contexte exceptionnel que s’inscrit cette escapade de cinq jours, rythmée par l’exposition-événement “Cézanne au Jas de Bouffan”, présentée au musée Granet. À travers des œuvres rarement montrées, le parcours révèle l’intimité créative du peintre, en résonance directe avec les lieux qui l’ont vu grandir, douter, expérimenter. Et pour prolonger cette rencontre sensible, Aix et ses environs vous invitent à arpenter les chemins de l’inspiration : du charme élégant du cours Mirabeau à la majesté silencieuse de la montagne Sainte-Victoire, chaque étape de ce voyage devient une clé pour comprendre Cézanne. Une immersion artistique et lumineuse, au cœur d’une Provence où l’art, la nature et l’histoire s’entrelacent pour célébrer le génie de Cézanne.

Durée 5 jours / 4 nuits
Prochain départ 17 septembre 2025
Thématique Escapades thématiquesVoyages en train
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France
Séjour en France : Hokusai à Nantes, entre art et eau

Atypique et singulière, cette escapade événement en pays nantais vous réserve bien des surprises ! Au fil de thématiques inédites et de découvertes insolites, partez à la rencontre d’un patrimoine souvent méconnu, parfois habituellement inaccessible. Nantes, ville en perpétuel mouvement, a su transformer avec audace son héritage industriel pour faire émerger une vie culturelle foisonnante, innovante et profondément originale. Et pour parfaire cette échappée nantaise, vous aurez le privilège de découvrir la fabuleuse exposition Hokusai, véritable plongée dans l’univers du maître de l’estampe japonaise.

Durée 5 jours / 4 nuits
Prochain départ 3 juillet 2025
Thématique Escapades thématiquesVoyages en train
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France
Suzanne Valadon, l’audace au féminin

Suzanne Valadon, l'audace au féminin

Par Emmanuelle Bons

Avant de fermer ses portes fin 2025 pour cinq ans de rénovation, le centre Pompidou a choisi de mettre en lumière une figure trop souvent méconnue de la peinture du XXe siècle. Suzanne Valadon, modeste modèle devenue artiste accomplie, est aujourd’hui reconnue comme une artiste majeure qui impressionne par la force de ses compositions autant que par son parcours d’émancipation. Cette rétrospective révèle son œuvre puissance et singulière et lui permet de retrouver la place qu’elle mérite dans l’histoire de l’art.

Autoportrait aux seins nus de Suzanne Valadon
Suzanne Valadon – Autoportrait aux seins nus © Akg-images

Suzanne Valadon : une artiste à contre-courant

Rien ne semblait destiner Suzanne Valadon à une carrière artistique. Fille d’une humble lingère qui élève seule son enfant dans le Montmartre de la fin du XIXe siècle, Marie-Clémentine, de son vrai prénom, devient couturière dès ses 12 ans, comme toutes les jeunes filles de sa condition. Mais ombrageuse et révoltée, elle peine à conserver un emploi, navigant d’un métier à un autre.

Dans le Montmartre bohème, elle fréquente les cafés et cabarets où elle rencontre écrivains, poètes, peintres… dont elle devient l’égérie. Pour gagner sa vie, elle pose comme modèle pour les plus grands peintres de l’époque : Puvis de Chavannes, Renoir… Passionnée par le dessin depuis son plus jeune âge, elle découvre les techniques picturales au contact de ces artistes de génie, au fil des longues séances de pose. Toulouse-Lautrec, devenu son amant, est le premier à repérer son talent et l’encourage à montrer ses dessins, notamment au grand Edgar Degas. Ce dernier, enthousiasmé par son style spontané et expressif, achète quelques-unes de ses œuvres pour sa collection personnelle et encourage sa pratique.

Un style affirmé et singulier

Après avoir s’être longtemps limitée au dessin, Marie-Clémentine, devenue Suzanne Valadon, se lance dans la peinture à l’huile en 1892. Très humblement, elle débute son travail de peintre par des scènes de genre en prenant pour modèle sa mère, son fils, ses voisines, ses fleurs… Dépourvue d’atelier, elle se contente de reproduire sa vie quotidienne d’une manière très naturelle, loin des artifices et des canons esthétiques dominants. Influencée par le post-impressionnisme et le fauvisme, et notamment par leur utilisation très primaire de la couleur, elle adopte une palette aux teintes vives et contrastées, appliquant de larges aplats intenses et lumineux. Son trait appuyé qui ourle ses sujets leur donne force et expression et rappelle le style de Cézanne.

Son regard sur les corps la singularise dans l’univers si masculin de la peinture. Loin des clichés sensuels et idéalisés, elle aborde la nudité avec un naturel et une crudité inédite. Les corps sont ronds ou maigres, marqués par l’âge… Suzanne Valadon peint sans détour, offrant à ses modèles une présence et une force remarquable.

Suzanne Valadon – La Petite Fille au miroir
Suzanne Valadon – La Petite Fille au miroir © Christie's Images / Bridgeman Images
Suzanne Valadon – Adam et Ève
Suzanne Valadon – Adam et Ève © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Bertrand Prevost/ Dist. GrandPalaisRmn

Une figure d’émancipation au féminin

Par la force de son caractère et sa passion, Suzanne Valadon parvient au fil des années à s’imposer dans un milieu artistique dominé par les hommes. En 1894, à seulement 29 ans, elle est la première femme à admise à la Société nationale des beaux-arts. Son travail est rapidement reconnu et exposé à Paris, mais aussi en Belgique, en Allemagne aux États-Unis, notamment grâce au soutien de la galeriste Berthe Weill.

Bien que reconnue par ses pairs de son vivant, Suzanne Valadon fut très longtemps éclipsée par la notoriété de son fils, Maurice Utrillo. On peut noter par exemple que le Centre Pompidou qui détient la plus grande collection de ses œuvres n’avait pas consacré d’exposition monographique à cette artiste depuis 1960 !

Fort heureusement, cette lacune est réparée par la très belle rétrospective que l’institution lui consacre et qui offre une occasion unique de redécouvrir cette artiste visionnaire qui a su s’affranchir des conventions pour imposer son regard singulier. À travers une centaine d’œuvres – peintures, dessins et gravures – le parcours retrace son évolution artistique et met en lumière sa quête d’indépendance. Mais au-delà de son talent, Suzanne Valadon incarne une métaphore puissante de la place des femmes dans la société : d’abord muse, sujet d’admiration et d’inspiration, elle devient actrice de sa propre existence en passant de l’autre côté du chevalet. Son parcours résonne ainsi comme un manifeste d’émancipation, faisant d’elle une figure majeure du féminisme avant l’heure.

Suzanne Valadon Les Deux Sœurs
Suzanne Valadon – Les Deux Sœurs © Matthew Hollow
Suzanne Valadon entourée de deux chiens, vers 1930
Suzanne Valadon entourée de deux chiens, vers 1930 © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Philippe Migeat/ Dist. GrandPalaisRmn
Suzanne Valadon Catherine nue allongée sur une peau de panthère
Suzanne Valadon – Catherine nue allongée sur une peau de panthère © Hadiye Cangokce

À retrouver lors de nos journées :

Sur les pas de Suzanne Valadon 

Sur les pas des femmes illustres  

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Grèce
Le rébétiko, l’âme de la Grèce populaire

Le rébétiko, l'âme de la Grèce populaire

Par Flavie Thouvenin

Lorsqu’on pense à la musique grecque, le sirtaki vient immédiatement à l’esprit. Avec ses pas cadencés et son rythme enjoué, popularisé par le film Zorba le Grec, il fait le bonheur des touristes venus savourer l’atmosphère estivale du pays. Pourtant, à l’ombre des tavernes enfumées et des quartiers populaires d’Athènes, une autre mélodie résonne, plus ancienne et chargée d’émotions : le rébétiko. Ce genre musical populaire, souvent qualifié de « blues grec », a traversé les décennies et les tumultes de l’histoire du pays pour s’imposer comme l’un de ses plus vibrants héritages culturels.

Musiciens et chanteurs de rébétiko au Pirée en 1933
Musiciens et chanteurs de rébétiko au Pirée en 1933 © Wikimedia Commons

Aux origines du rébétiko, entre exil et métissage

Le rébétiko émerge dans les années 1920, à un moment charnière de l’histoire grecque. L’exil forcé des Grecs d’Asie mineure, chassés de Turquie après la guerre gréco-turque de 1919-1922, ainsi que l’exode rural des paysans et des insulaires quittant leurs terres pour chercher une vie meilleure en ville, bouleversent la société hellénique. Ces populations déplacées apportent avec elles leurs traditions musicales, fusionnant les sonorités byzantines et orientales avec les influences locales. Il en résulte un style unique, mêlant complaintes poignantes et rythmes envoûtants, joués sur des instruments traditionnels comme le bouzouki, sorte de luth à long manche, le baglama (un bouzouki plus petit et plus aigu), ainsi que la guitare, le violon ou l’accordéon.

Dans les quartiers populaires d’Athènes et du Pirée, cette musique devient la voix des ouvriers, des déclassés et des exclus de la société. Le rébétis est un marginal, un insoumis vivant en dehors des normes sociales. Le rébétiko reflète alors un monde interlope peuplé de révoltés et d’amoureux déçus. Ses chansons évoquent la dureté de la vie, la prison, l’amour contrarié, l’ivresse de l’alcool et du haschich… Elles sont chantées dans des cafés enfumés, les tekés, où musiciens et amateurs se retrouvent pour partager leurs peines et leurs joies.

À lire également : notre fiche-pays sur la Grèce

Une musique sous haute surveillance

Dans les années 1930, le genre se structure sous l’impulsion de figures emblématiques comme Markos Vamvakaris. Mais il ne tarde pas à attirer l’attention des autorités. En 1936, sous la dictature de Ioánnis Metaxás, le rébétiko est jugé décadent et subversif. Les paroles évoquant la drogue, la prison ou la marginalité sont censurées, et les musiciens traqués. Les fameuses tavernes et tekés où cette musique résonne sont souvent la cible de descentes de police.

Mais la musique résiste. Après la Seconde Guerre mondiale, le rébétiko évolue grâce à des artistes comme Vassilis Tsitsanis, qui lui donne une teinte plus populaire et accessible. D’une musique underground, il devient un phénomène national et s’intègre peu à peu aux établissements chics d’Athènes.

Vue du Pirée, qui fut un des hauts lieux du rébétiko
Vue du Pirée, un des hauts lieux du rébétiko dans les années 30 © Pexels/Maria Vlg
Le Fameux Quatuor du Pirée, dont fut membre Markos Vamvakaris (en haut à gauche), un des plus grands noms du rébétiko
Le Fameux Quatuor du Pirée, dont fut membre Markos Vamvakaris (en haut à gauche), un des plus grands noms du rébétiko © Wikimedia Commons

De la censure à la reconnaissance

Le rébétiko ne s’est pas limité aux frontières grecques. Dès les années 1920, de nombreux immigrés grecs aux États-Unis enregistrent des morceaux à New York et Chicago, contribuant à sa diffusion. Un exemple célèbre est Misirlou, mélodie rébétiko de 1927, que vous connaissez sans doute sans le savoir : elle fut rendue mondialement célèbre en 1994 par sa version rock instrumentale dans la bande-son du film Pulp Fiction de Quentin Tarantino.

Bien que le rébétiko ait connu un déclin dans les années 1960 avec l’avènement de la musique pop grecque, il a bénéficié d’un regain d’intérêt dans les années 1970-1980, notamment auprès de la jeunesse. En 2017, l’Unesco l’a inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, reconnaissant son importance dans l’identité nationale grecque. Aujourd’hui, il continue d’être enseigné et joué dans des rébétadika (cafés musicaux où se joue le rébétiko), quand des artistes contemporains réinterprètent ses grands classiques et explorent de nouvelles sonorités, transmettant ainsi cet héritage aux nouvelles générations.

Une tradition bien vivante

Pour les amateurs d’authenticité, plusieurs tavernes athéniennes proposent encore du rébétiko en live. Attention cependant : tous les groupes jouant du bouzouki ne sont pas forcément des rébétika ! La plupart des lieux mêlent aujourd’hui morceaux traditionnels et chansons populaires modernes (laïka). L’ambiance y est chaleureuse, et le programme commence souvent tard dans la soirée. Un pan incontournable de la culture hellénique à découvrir absolument !

Pour découvrir le rébétiko, voici deux morceaux représentatifs : un titre de Markos Vamvakaris, figure incontournable du genre, et la version originale de Misirlou.

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AllemagneBelgiquePays-Bas
Croisière en Allemagne, Belgique et Pays-Bas : Croisière sur les pas des maîtres flamands et hollandais

Embarquez pour une croisière culturelle exceptionnelle à travers les joyaux de l’Europe du Nord, où l’histoire et l’art se conjuguent avec raffinement. De la splendeur des Flandres aux chefs-d’œuvre des musées hollandais, en passant par les canaux envoûtants d’Amsterdam, chaque escale vous entraînera vers un patrimoine d’exception. Entre visites emblématiques et découvertes insolites, cet itinéraire vous invitera à savourer l’âme de villes mythiques, tout en profitant du confort et de la sérénité d’une croisière fluviale à bord d’un bateau convivial. Un voyage hors du temps, entre émerveillement et contemplation.

Durée 7 jours / 6 nuits
Prochain départ 2 octobre 2025
Thématique Croisière
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France
Séjour en France : Mille et un châteaux en Périgord

Terre de légendes et d’histoire, le Périgord déploie ses vallées emblématiques – Dordogne, Vézère, Isle et Dronne – dans un écrin de nature préservée. Ce territoire d’exception abrite l’une des plus riches concentrations de châteaux et de manoirs en France : 1001, dit la légende ! Forteresses majestueuses, châteaux troglodytiques accrochés aux falaises, élégantes demeures de prestige… Chaque édifice raconte une page d’histoire, du Moyen Âge à nos jours. Ce circuit vous invite à un véritable voyage à travers le temps, des vestiges préhistoriques aux trésors de la Renaissance, en passant par des villages de caractère, des jardins enchanteurs et des sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Entre patrimoine remarquable et savoir-faire artisanal, laissez-vous porter par la beauté et l’authenticité d’un Périgord où chaque pierre murmure les récits d’un passé fascinant.

Durée 8 jours / 7 nuits
Prochain départ 21 juillet 2025
Thématique Escapades thématiquesVoyages en train
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Lettonie
Le letton, langue balte au carrefour de l’histoire

Le letton, langue balte au carrefour de l’histoire

Par Flavie Thouvenin

Petit État niché aux confins de la mer Baltique, la Lettonie est souvent oubliée des guides touristiques… à tort ! Après avoir surmonté les épreuves de la domination soviétique et les turbulences économiques à la suite de son indépendance, ce pays discret, membre de l’Union européenne depuis 2004, s’est hissé sur la première marche du podium des États baltes dont elle constitue aujourd’hui le centre économique. Riga, son élégante capitale, cœur européen de l’Art nouveau, les forêts à perte de vue de ses campagnes et les belles plages de ses côtes témoignent d’une richesse culturelle et naturelle uniques. La langue lettone, véritable reflet de cette identité, porte en elle les stigmates de son histoire mouvementée. Avis aux polyglottes et aux curieux : le letton, ça se mérite !

Vue de Riga
Vue de Riga ©F. Thouvenin

Le letton, survivant des langues baltes

Le letton appartient à la famille des langues baltes, une branche de la grande famille des langues indo-européennes, distincte des langues slaves voisines. Parlées principalement en Lettonie et en Lituanie, elles comptent environ cinq millions de locuteurs. Contrairement à l’estonien, qui relève de la famille des langues ouraliennes comme le finnois et le hongrois, le letton et le lituanien sont les seuls survivants des langues baltes dites orientales. Leur cousine occidentale, le vieux-prussien, s’est éteinte quant à elle au XVIIIe siècle. Ainsi, bien que les trois États baltes partagent une histoire commune, seules la Lettonie et la Lituanie sont véritablement des nations « baltes » d’un point de vue linguistique.

Une langue influencée par l'allemand

Avec environ 1,5 million de locuteurs natifs en Lettonie et 100 000 à l’étranger, le letton est aujourd’hui l’une des 24 langues officielles de l’Union européenne. Ses premières traces écrites remontent au XVIe siècle : le plus vieil ouvrage en letton date de 1585, il s’agit du catéchisme catholique de saint Pierre Canisius. Pendant des siècles sous influence teutonique, le letton fut fortement influencé par l’allemand, langue de l’élite locale. Il fallut attendre le XIXe siècle pour que le mouvement nationaliste letton redonne ses lettres de noblesse à cette langue, luttant contre l’influence étrangère et jetant les bases du letton moderne.

La maison des Têtes Noires de Riga
La maison des Têtes Noires de Riga ©P.-Y. Denizot
Le long des côtes de la Baltique
Le long des côtes de la Baltique © Photo by Sergei Gussev/Pexels

Une langue façonnée par les soubresauts de l’histoire

Comme bien des langues, le letton a été façonné par les événements historiques. Sous la domination tsariste, une politique de russification freine son essor. Pourtant, au début du XXe siècle, les linguistes Jānis Endzelīns et Kārlis Mīlenbahs élaborent l’alphabet letton moderne, plus fidèle à sa phonétique. Après l’indépendance de 1920, le letton connaît un âge d’or… jusqu’à l’occupation soviétique. La Lettonie voit alors affluer des populations russophones et subit une nouvelle vague de russification. En 1935, les Lettons représentaient 80 % de la population du pays ; en 1989, ils n’étaient plus que 52 %.

Le renouveau du letton après l’indépendance​

Avec la chute de l’URSS en 1991, la Lettonie retrouve son indépendance et fait du letton la pierre angulaire de son identité. Depuis, l’éducation en letton a été renforcée et, en 2019, même les écoles communautaires des minorités du pays ont adopté cette langue comme principal vecteur d’enseignement. Aujourd’hui, 62 % des Lettons parlent le letton à la maison, et des efforts continus visent à renforcer son usage dans la sphère publique. Le russe reste cependant encore largement usité, notamment par les générations ayant vécu sous l’ère soviétique.

Façades Art nouveau à Riga
Façades Art nouveau à Riga © P.-Y. Denizot
Paysage sur les rives de la Daugava
Paysage sur les rives de la Daugava © Image by sergeigussev from Pixabay
Le monument de la Liberté à Riga, symbole de l’indépendance lettone
Le monument de la Liberté à Riga, symbole de l’indépendance lettone © F. Thouvenin

Une langue en quête d’authenticité​

Pour préserver son identité linguistique, la Lettonie met un point d’honneur à « lettoniser » les emprunts étrangers. À l’instar du Québec vis-à-vis de l’anglais, les institutions lettones favorisent des équivalents purement lettons aux termes importés. Ainsi, si le mot « telefons » pour désigner le téléphone existe bel et bien, la version authentiquement lettone est « tālrunis ». Cette politique linguistique s’accompagne d’initiatives ludiques, comme le concours du « Mot de l’année » (Gada vārds), qui met en lumière des expressions typiquement lettones et encourage la créativité lexicale.

Une langue rare à l’oreille chantante

Si le letton n’est pas la langue la plus accessible pour un francophone, sa musicalité et son histoire en font un trésor linguistique unique. Avec ses intonations mélodiques et son vocabulaire imprégné de l’histoire du pays, elle reflète la résilience du peuple letton et la richesse culturelle de la Lettonie. Alors, à l’occasion de votre prochain séjour, pourquoi ne pas tenter d’apprendre quelques mots ? Sveiki (« bonjour ») ou paldies (« merci ») suffiront sans aucun doute à surprendre et ravir un Letton !

Découvrez « Riga, perle de l’Art nouveau » avec Arts et Vie et arpentez les États baltes au cours de notre circuit « Les Républiques baltes »

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Le letton, langue balte au carrefour de l’histoire

Par Flavie Thouvenin

Petit État niché aux confins de la mer Baltique, la Lettonie est souvent oubliée des guides touristiques… à tort ! Après avoir surmonté les épreuves de la domination soviétique et les turbulences économiques à la suite de son indépendance, ce pays discret, membre de l’Union européenne depuis 2004, s’est hissé sur la première marche du podium des États baltes dont elle constitue aujourd’hui le centre économique. Riga, son élégante capitale, cœur européen de l’Art nouveau, les forêts à perte de vue de ses campagnes et les belles plages de ses côtes témoignent d’une richesse culturelle et naturelle uniques. La langue lettone, véritable reflet de cette identité, porte en elle les stigmates de son histoire mouvementée. Avis aux polyglottes et aux curieux : le letton, ça se mérite !

Vue de Riga
Vue de Riga ©F. Thouvenin

Le letton, survivant des langues baltes

Le letton appartient à la famille des langues baltes, une branche de la grande famille des langues indo-européennes, distincte des langues slaves voisines. Parlées principalement en Lettonie et en Lituanie, elles comptent environ cinq millions de locuteurs. Contrairement à l’estonien, qui relève de la famille des langues ouraliennes comme le finnois et le hongrois, le letton et le lituanien sont les seuls survivants des langues baltes dites orientales. Leur cousine occidentale, le vieux-prussien, s’est éteinte quant à elle au XVIIIe siècle. Ainsi, bien que les trois États baltes partagent une histoire commune, seules la Lettonie et la Lituanie sont véritablement des nations « baltes » d’un point de vue linguistique.

Une langue influencée par l'allemand

Avec environ 1,5 million de locuteurs natifs en Lettonie et 100 000 à l’étranger, le letton est aujourd’hui l’une des 24 langues officielles de l’Union européenne. Ses premières traces écrites remontent au XVIe siècle : le plus vieil ouvrage en letton date de 1585, il s’agit du catéchisme catholique de saint Pierre Canisius. Pendant des siècles sous influence teutonique, le letton fut fortement influencé par l’allemand, langue de l’élite locale. Il fallut attendre le XIXe siècle pour que le mouvement nationaliste letton redonne ses lettres de noblesse à cette langue, luttant contre l’influence étrangère et jetant les bases du letton moderne.

La maison des Têtes Noires de Riga
La maison des Têtes Noires de Riga ©P.-Y. Denizot
Le long des côtes de la Baltique
Le long des côtes de la Baltique © Photo by Sergei Gussev/Pexels

Une langue façonnée par les soubresauts de l’histoire

Comme bien des langues, le letton a été façonné par les événements historiques. Sous la domination tsariste, une politique de russification freine son essor. Pourtant, au début du XXe siècle, les linguistes Jānis Endzelīns et Kārlis Mīlenbahs élaborent l’alphabet letton moderne, plus fidèle à sa phonétique. Après l’indépendance de 1920, le letton connaît un âge d’or… jusqu’à l’occupation soviétique. La Lettonie voit alors affluer des populations russophones et subit une nouvelle vague de russification. En 1935, les Lettons représentaient 80 % de la population du pays ; en 1989, ils n’étaient plus que 52 %.

Le renouveau du letton après l’indépendance​

Avec la chute de l’URSS en 1991, la Lettonie retrouve son indépendance et fait du letton la pierre angulaire de son identité. Depuis, l’éducation en letton a été renforcée et, en 2019, même les écoles communautaires des minorités du pays ont adopté cette langue comme principal vecteur d’enseignement. Aujourd’hui, 62 % des Lettons parlent le letton à la maison, et des efforts continus visent à renforcer son usage dans la sphère publique. Le russe reste cependant encore largement usité, notamment par les générations ayant vécu sous l’ère soviétique.

Façades Art nouveau à Riga
Façades Art nouveau à Riga © P.-Y. Denizot
Paysage sur les rives de la Daugava
Paysage sur les rives de la Daugava © Image by sergeigussev from Pixabay
Le monument de la Liberté à Riga, symbole de l’indépendance lettone
Le monument de la Liberté à Riga, symbole de l’indépendance lettone © F. Thouvenin

Une langue en quête d’authenticité​

Pour préserver son identité linguistique, la Lettonie met un point d’honneur à « lettoniser » les emprunts étrangers. À l’instar du Québec vis-à-vis de l’anglais, les institutions lettones favorisent des équivalents purement lettons aux termes importés. Ainsi, si le mot « telefons » pour désigner le téléphone existe bel et bien, la version authentiquement lettone est « tālrunis ». Cette politique linguistique s’accompagne d’initiatives ludiques, comme le concours du « Mot de l’année » (Gada vārds), qui met en lumière des expressions typiquement lettones et encourage la créativité lexicale.

Une langue rare à l’oreille chantante

Si le letton n’est pas la langue la plus accessible pour un francophone, sa musicalité et son histoire en font un trésor linguistique unique. Avec ses intonations mélodiques et son vocabulaire imprégné de l’histoire du pays, elle reflète la résilience du peuple letton et la richesse culturelle de la Lettonie. Alors, à l’occasion de votre prochain séjour, pourquoi ne pas tenter d’apprendre quelques mots ? Sveiki (« bonjour ») ou paldies (« merci ») suffiront sans aucun doute à surprendre et ravir un Letton !

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