Lorsqu’à la fin du XIXe siècle, Pont-Aven devint le rendez-vous de nombreux artistes en rupture avec la société bourgeoise et ce charmant village du sud Finistère gagna le surnom de « cité des peintres ». Fascinés par les paysages et la luminosité de cette région, ces artistes marquèrent l’histoire de l’art et bouleversèrent le destin de ce petit port lové au cœur de l’estuaire de l’Aven.
France
Finistère, là où finit la terre. Longue langue de granit s’avançant en mer d’Iroise, séparée de l’île de Sein par un détroit traversé de courants marins d’une force peu commune, la pointe du Raz est un site emblématique de cette région à la beauté brute. Villes d’art et d’histoire, petites cités de caractère, pittoresques ports de pêche, phares et calvaires : la découverte est enrichie de conférences thématiques, promesse d’une semaine passionnante !
“Ô temps, suspens ton vol” ! Tel Lamartine au bord du lac du Bourget, vous savourerez, grâce à cette semaine thématique pleine de poésie, les délices des paysages des grands lacs alpins. Qu’ils soient lovés au cœur de la montagne ou qu’ils déploient leurs rives au creux des vallées, vous serez séduit par leur charme bucolique et la beauté naturelle de leurs courbes.
Broderies, topiaires, quinconces, treillage, fabriques : ces termes n’auront plus de secrets pour vous grâce à cette semaine entièrement dédiée à l’art des jardins. Conférences historiques ou artistiques et visites de terrain des plus beaux jardins de la côte basque et landaise vous offriront une très belle plongée au cœur de la nature.
Dans cette région gorgée de soleil aux douces effluves méditerranéennes, l’art des jardins se trouve sublimé. Véritable explosion de couleurs au printemps, ces petits coins de nature magnifiés par la main de l’homme offrent en Provence des images à la fois raffinées et apaisantes que cette semaine thématique vous invite à découvrir avec un œil éclairé.
Depuis l’Antiquité, les terres ensoleillées de Provence ont offert aux hommes des vins de qualité dont les arômes fruités rappellent la douceur de son climat. Cette savoureuse semaine thématique vous propose de remonter le temps pour partir à la découverte de la longue histoire de la viniculture et de mieux comprendre les nouveaux enjeux de ce secteur dans une région pas comme les autres.

Par Marie Lagrave
Lors d’une escapade en Savoie, si la belle Annecy semble un point de passage obligé, on oublie souvent sa petite sœur, la paisible Chambéry, pourtant riche d’un patrimoine historique passionnant. Depuis la résidence Arts et Vie de Samoëns, ou lors de la semaine thématique « Architecture régionale en Pays de Savoie », la Cité des Ducs vous invite à découvrir ses ruelles médiévales aux façades colorées, ses passages couverts et ses hôtels particuliers de style baroque. Après avoir flâné à loisir dans le centre historique et salué la fameuse fontaine des Éléphants, dirigez-vous vers la place Métropole pour observer la cathédrale Saint-François-de-Sales. Juste à côté d’elle, dans l’angle de la place, les portes du Musée Savoisien s’ouvrent pour vous.
Un musée à la fois centenaire et tout récent

Le Musée Savoisien a été inauguré en 1913, et pour fêter son centenaire, il s’est offert une grande rénovation. Fermé pendant huit ans, en travaux depuis quatre, il vient tout juste de rouvrir ses portes aux visiteurs curieux de découvrir l’histoire et la culture de la Savoie. Les collections ont été étendues, les espaces d’expositions repensés, et le bâtiment – un ancien couvent franciscain du XIIIe siècle – parfaitement restauré.

Lors de ma visite, au début du mois de septembre, j’ai commencé par faire le tour du cloître attenant au musée. J’y cherchais surtout l’ombre et la verdure, car nous étions alors en pleine vague de chaleur, mais le cloître permet également d’observer un peu plus le bâtiment, peu visible depuis la rue, avant d’explorer le musée en lui-même.
Une fois à l’intérieur du musée (climatisé, pour mon plus grand bonheur), je découvre un grand hall, très lumineux, qui sert à la fois d’accueil et de boutique. On m’y indique l’escalier d’honneur, où débute le parcours de l’exposition. Là, s’affichent 36 portraits de la Maison de Savoie, la fameuse dynastie qui dirigeât la région du XIIe siècle jusqu’en 1860 (année où fut signé le traité de Turin, rattachant la Savoie à la France). Le contraste entre la modernité du hall et les équipements du musée ainsi que l’escalier et ses portraits est saisissant.
Un peu d’histoire au Musée Savoisien

À l’étage, s’ouvre une première thématique, servant d’une certaine façon de fil rouge à l’ensemble, intitulée « Pouvoir et territoire » et permettant de balayer toute l’histoire – fort mouvementée – de la Savoie, du Paléolithique jusqu’à l’époque contemporaine. Repères chronologiques, cartes et de multiples objets exposent les bouleversements politiques qu’a connu ce territoire au fil du temps, du duché de Savoie à la Seconde Guerre mondiale, en passant par le traité de Turin. Parmi les objets phare de ce premier espace, je garde notamment en mémoire une pirogue datant de l’époque carolingienne, retrouvée il y a quelques années immergée dans le lac du Bourget, mais encore en très bon état.
Des fromages de Savoie aux vêtements de ski

De part et d’autre de cet espace central, s’ouvrent plusieurs pièces offrant un éclairage thématique plus spécifique. La première salle, intitulée « Ressources et alimentation » s’intéresse – comme son nom l’indique – aux ressources de la Savoie ; des pâturages qui ont notamment permis l’élaboration d’une grande variété d’excellents fromages, jusqu’aux pentes enneigées qui ont assuré la richesse de la Savoie avec l’avènement des sports d’hiver.
Après cet intermède fort appétissant, je traverse la salle « Population et circulation », pensée autour des flux migratoires qui ont transformé la Savoie. Ici, je découvre un territoire empreint des échanges entre la France, l’Italie et la Suisse, marqué par l’exode rural mais en même temps terre d’accueil pour de nombreuses populations grâce à une forte industrialisation.

Je passe ensuite à la salle « Habitat » qui me plonge tout droit dans mes souvenirs de vacances en famille aux sports d’hiver, avec la reconstitution complète d’un appartement des Arcs 1800. Une impressionnante collection de chalets-souvenir et de belles maquettes interactives complètent la thématique afin de prendre conscience de la diversité de l’architecture savoyarde.

La thématique « Croire », quant à elle, prend place, bien à propos, dans la chapelle du couvent, superbement restaurée. La chrétienté y est évidemment mise à l’honneur, mais les autres religions présentes dans la région, notamment grâce à l’immigration, sont également mentionnées.
Pour clore ce cycle, une dernière thématique, « S’habiller », s’intéresse à la mode vestimentaire et à son évolution, du costume typique des Savoyards d’antan jusqu’aux combinaisons de ski, à la fois vêtement technique et accessoire de mode.
Dernières salles
Une salle spécifique est consacrée aux peintures médiévales de Cruet, un ensemble exceptionnel de peintures murales du début du XIVe siècle illustrant le roman de chevalerie Girart de Vienne et découvert au château de la Rive à Cruet. Il s’agit du seul ensemble profane de cette période conservé dans un musée français.

Enfin, une dernière salle propose une exposition temporaire (présentée jusqu’au 31 décembre 2023) nommée « Immersions », documentant, par des photographies de l’artiste Isabelle Fournier, les travaux de restauration du musée.
J’ai beaucoup aimé cette visite du Musée Savoisien, qui propose un panorama très complet de l’histoire et de la culture de la Savoie. Les espaces sont agréables et bien pensés, les explications claires et fournies. Les maquettes interactives et les écrans tactiles en font de plus un musée résolument moderne et ludique, pour le plaisir des petits comme des grands.
À découvrir depuis la résidence Arts et Vie de Samoëns, ou lors de la semaine thématique « Architecture régionale en Pays de Savoie »
Crédits photos : © Peignée Verticale – Grand Chambéry Alpes Tourisme
Par Amandine Shirley-Levy
Bienvenue au Centre historique minier de Lewarde à la rencontre de la riche histoire des mines du Nord-Pas-de-Calais. Installé au-dessus de l’ancienne fosse Delloye, le centre vous transportera dans l’univers de la mine, depuis son riche musée jusqu’au coeur même des galeries souterraines. Enfilez votre casque, prenez votre pioche et partez à la rencontre des couloirs sinueux des mines de Lewarde !

Un peu d’histoire
Situé à Lewarde sur la fosse Delloye, le Centre historique minier fut l’un des principaux lieux d’extraction de charbon de France. Son filon ayant été exploité pendant près de 3 siècles, c’est à l’initiative des Houillères qu’en 1984 le bâtiment est converti en un lieu de conservation de la mémoire minière de la région. Le Centre historique minier de Lewarde vous accueille dans ses 8 000 m2 à la découverte du patrimoine minier du Nord-Pas-de-Calais.
Les expositions permanentes, sur les traces du charbon et des mines
À l’origine du charbon, le Carbonifère
À l’intérieur du site, sous l’immense plafond de verre, se trouve l’exposition permanente portant sur cette incroyable aventure industrielle qu’est l’extraction du charbon. La visite débute ainsi par une première thématique : “À l’origine du charbon, le Carbonifère”. Nous y apprenons comment durant cette période géologique d’il y a environ 300 millions d’années, le charbon s’est formé en quantité jamais égalée jusqu’alors. Le processus de création nous y est expliqué, de la nécessité d’une forêt dense se développant en zone marécageuse jusqu’au processus lent de transformation du bois en charbon.
Les trois âges de la mine
Cette seconde exposition nous présente au travers de nombreuses maquettes comme ont évolué les différents sites miniers de la région au cours des 270 ans d’exploitation et d’extraction du charbon.
La vie dans la cité minière
Acteur principal de la vie dans la mine, le mineur est évidemment au cœur de cette exposition. Le musée offre une déambulation au travers de différents décors, plongeant le visiteur dans des reconstitutions historiques de l’intérieur des corons (ces habitations mises à la disposition des mineurs par les compagnies d’extraction). La visite se prolonge dans différentes pièces du bâtiment reconstituant comme à l’origine le bureau du directeur, celui du géomètre ou encore du comptable chez lequel les femmes des ouvriers venaient chercher “la quinzaine” (le salaire des mineurs, qui était versé tous les 15 jours). Différents loisirs sont également présentés, du jeu de quilles à la colombophilie (lancer de colombes) qu’affectionnaient tant les mineurs pendant leur temps de repos.
Le cheval et la mine

N’oubliez pas de passer par les écuries de la mine ! Membre à part entière de l’équipe de minage, le cheval a grandement participé à l’extraction du charbon. Servant principalement à tirer les wagons, ces animaux passaient souvent leur vie entière au fond des galeries. Vous pourrez ainsi visiter les écuries et découvrir des archives étonnantes telles que des photographies illustrant la descente verticale des chevaux au fond des mines. Cette exposition permet de rendre hommage à ces animaux fidèles amis des mineurs, accompagnant leur travail et leurs peines.
La visite des galeries
La salle des pendus
Si les expositions permanentes du musée sont riches en histoire, le Centre historique minier de Lewarde offre également une expérience immersive au cœur des galeries souterraines. Avant ce grand voyage au cœur de la mine, empruntez comme le mineur d’autrefois le chemin menant au travail. Traversez tout d’abord la salle des pendus, cette incroyable salle de bain au plafond de laquelle sont suspendus les vêtements des ouvriers. Pensé pour faciliter le nettoyage de la pièce, ces crochets volants permettaient également de déposer du savon et des vêtements propres. Une fois vêtus, les mineurs se dirigeaient vers la lampisterie : à chaque début de service les ouvriers venaient chercher la lampe qui leur était attitrée afin de s’éclairer dans les mines sombres mais également de prévenir grâce à l’intensité de la flamme les coups de grisou.

Les mines
Une fois votre charlotte et votre casque de mineur sur la tête, vous êtes fin prêt à emprunter l’ascenseur en direction des mines. Avec ses 450 m de galeries visitables, la mine vous offre une découverte à travers le temps, de son chantier d’époque “Germinal” au XXe siècle, date des dernières exploitations de la mine. Au programme : une marche longeant les chemins de fer à la recherche du précieux or noir. Entre le bruit assourdissant du travail des machines, l’étroitesse des galeries et les reconstitutions grandeur nature du travail des mineurs, vous apprendrez avec votre guide tout ce qu’il faut savoir sur l’extraction du charbon. De nombreux sujets seront ainsi traités, telles que les maladies des mineurs, les accidents du travail, les règles de sécurité au sein de la mine ou encore les différentes avancées technologiques des outils de minage.

Le Centre historique minier de Lewarde constitue ainsi une immersion captivante dans l’histoire minière du Nord-Pas-de-Calais. En visitant le musée et en parcourant les galeries souterraines, vous plongerez dans l’authentique ambiance des mines, découvrant les défis, les avancées technologiques et les réalités parfois sombres qui ont marqué cette industrie au travers des âges.
À découvrir lors de l’escapade en France : Lille et les musées du Nord
Par Flavie Thouvenin
Depuis son ouverture en 2014, il s’est imposé, en à peine 10 ans d’existence, comme un incontournable dans le paysage culturel lyonnais… Le musée des Confluences figurait naturellement en tête de mon programme lors d’une récente escapade dans la capitale des Gaules ! Plus de 650 000 visiteurs ne s’y sont pas trompé l’an passé, et près de 5 millions depuis sa création : ce musée à la convergence des sciences naturelles et des sciences humaines est assurément l’un des plus fascinants de l’Hexagone, servi par un parcours muséographique exceptionnel mêlant les disciplines et les supports.

Un écrin pour le savoir
Situé dans le quartier de La Confluence, à la pointe sud de la presqu’île de Lyon, au confluent de la Saône et du Rhône, ce gros vaisseau, comme surgit des eaux, surprend par sa forme étonnante et sa façade multi-facettes aux vitres miroitantes. Conçu par le cabinet autrichien CoopHimmelb(l)au, ce « bâtiment paysage » aux dimensions imposantes (190 m de long pour 90 m de large, et 41 m de hauteur), mérite à lui seul le détour et ravit les amateurs d’architecture ! Pensé comme un pont, composé ainsi d’importants éléments en porte-à-faux, le musée se découpe en 3 grands ensembles : le Socle, qui soutient la structure, le Cristal, qui accueille le hall vitré monumental, et le Nuage qui abrite les collections permanentes et les expositions temporaires. Une véritable prouesse architecturale !


Aux origines
La genèse du musée remonte aux débuts des années 2000 avec l’amorce du projet : faire fusionner les collections du muséum d’Histoire naturelle, du musée Guimet et du Musée colonial – trois musées aujourd’hui disparus – et le fonds venu des missions catholiques de l’Œuvre de Propagation de la Foi de Lyon. L’idée est de mettre en dialogue les sciences – à la fois sciences naturelles, sciences humaines et sciences dures – afin d’apporter un éclairage pluridisciplinaire sur l’histoire du vivant et de l’humanité : un musée à la confluence des savoirs, dont le nom reflète, outre sa localisation, la mission qu’il s’est donné.
Une machine à remonter le temps
À l’intérieur, l’exposition permanente est organisée en 4 espaces qui se déploient sur 3350 m2 : il n’en fallait pas moins pour faire le récit de l’histoire de l’humanité !
La première partie “Origines : les récits du monde” fait entrer le visiteur dans le vif du sujet en tentant de répondre à la question que nous nous posons tous : “d’où venons-nous ?”. Un véritable voyage dans le temps, en quête de nos origines ! Trois reconstitutions grandeur nature d’hominidés, saisissantes, amorcent la réflexion, puis nous passons de l’origine de l’homme à l’origine des espèces, depuis nos cousins les grands singes à l’exceptionnelle variété d’espèces mammifères, jusqu’aux plus petites formes de vie du fin fond des océans, premières traces du vivant sur Terre.
L’aile de l’évolution, parenthèse pendant ce premier parcours, qui conserve notamment l’impressionnant squelette fossile du mammouth de Choulans, permet de mieux appréhender la théorie de l’évolution des espèces de Darwin.
Ensuite, c’est un voyage qui nous entraîne aux confins de l’univers qui nous attend, depuis notre galaxie jusqu’au Big Bang, dans une scénographie qui fascine petits et grands.

Au cœur du vivant
Après la question de nos origines, l’espace suivant, intitulé “Espèces, la maille du vivant” se demande “qui sommes-nous ?”, interrogeant notre place dans la grande chaîne du vivant et les liens complexes qui nous unissent aux autres espèces. Momies de chats de l’Égypte antique, totémisme australien, animisme inuit, opposition entre nature et culture en Occident… l’évocation des représentations symboliques chez l’homme et sa place particulière au sein du monde vivant entrent en résonance avec la question de son impact sur la nature et la biodiversité, au cœur des préoccupations écologiques actuelles.


Une mosaïque de sociétés
La partie suivante, “Société, le théâtre des hommes”, met en lumière la complexité des sociétés humaines, leur organisation, les échanges entre les groupes, et leur formidable pouvoir créatif. On est fasciné par l’incroyable diversité des sociétés et civilisations, et la beauté des collections d’outils, instruments, armurerie, objets d’art modelés, taillés, ciselés, décorés jusqu’au goût du détail… Depuis les temps reculés jusqu’à la modernité, on comprend l’importance des échanges entre les groupes – qu’ils soit culturels, monétaires, techniques, scientifiques… – et leurs rôles essentiels dans le progrès. L’homme, depuis toujours, est un être d’innovation, il créé.
Au-delà du vivant
Il n’est pas de société qui ne se soit pas posé la question de la mort, de la vie après la mort, du rapport au défunt. Ainsi, dans ce quatrième et dernier espace, “Éternités : visions de l’au-delà”, la visite se poursuit par un dernier voyage qui met en perspective ce questionnement universel : après la vie, que devenons-nous ? Où allons-nous ? Les exemples de rites funéraires issus de cultures amérindiennes et africaines, et la fascinante collection d’égyptologie, point d’orgue final de ce parcours, interrogent le passage du monde des vivants à celui des morts et éclaire notre besoin viscéral de spiritualité.
Le vivant naît, vit, et meurt, puis renaît, dans un cycle infini : la visite du musée se termine sur un ultime questionnement, “que léguons-nous ?”, nous rappelant l’incroyable fragilité du vivant et l’absolu nécessité de le préserver.



À découvrir lors de nos escapades « Lyon et la fête des Lumières » et « Lyon à la Saint-Sylvestre »